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                      SulUtin tytàtral.


            M.       REGNIER   ET   Mm   ANAÃS   REY.



   Tandis qu'au Grand-Théâtre, la compagnie italienne charme,
depuis plus d'un mois, les dilettanti, par le talent et l'ensemble
avec lequel elle nous rend Linda de Chamouni, Don Pasquale,
Norma, i Puritani, et que Murât, sous les traits d'Edmond
Galland, attire à sa merveilleuse épopée la ville et la banlieue,
le théâtre des Célestins se métamorphose et troque sa marotte
contre le masque de Thalie. C'est toute une révolution.
   Grâce au spirituel transfuge de la Comédie française, M. Ré-
gnier, grâce encore à une charmante femme du Théâtre historique,
Madame Anaïs Rey, le public ordinaire de notre seconde scène se
retrempe à de meilleures sources, aux sources de l'esprit fran-
çais et du bon goût. Nous venons de voir passer sous nos yeux et à
nos oreilles étonnés les chefs-d'œuvre de Molière et les comédies
de Scribe, ce Molière de notre siècle dégénéré. Disons-le de suite,
à la louange de nos artistes du drame et du vaudeville, trans-
portés tout d'un coup dans ce grand répertoire du Théâtre
français, ils ne se sont pas trouvés là trop dépaysés et sont
même sortis de cette redoutable épreuve, aux applaudissements
des spectateurs qui les ont rappelés en masse et associés aux
ovations des deux artistes de Paris. C'est un succès d'autant
plus grand qu'ils ont eu moins de temps pour apprendre et
monter les pièces d'un théâtre tout nouveau pour eux. M.
Régnier et Madame Anaïs Rey communiquent de leur verve, de
leur esprit et de leur âme à tout ce qui les entoure. Une bataille
de Dames, comédie de Scribe et de Legouvé, pétillante d'esprit,
pleine d'intérêt et d'imprévu, a mis en relief leurs qualités
scéniques, leur talent fin et varié, et nous a fait apprécier,


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