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OU BIBLIOGRAPHIE DE LA VILLE DE LION. 31 sieurs chapitres au jurisconsulte Gui Pape,à Matthieu Thomassin, à Jean Gerson, au cardinal Alleman, et à la donation du roi René. Il rapporte au temps du séjour de Charles VIII à Lyon, le rétablissement des sciences dans cette ville, et donne quelques renseignements curieux, quoique incomplets et inexacts, sur les représentations théâtrales qui eurent lieu dans cette ville sous Louis XII. Il insiste beaucoup trop sur la prétendue académie littéraire de Fourvière ou de l'Angélique, et juge avec impartialité la vie et les ouvrages de Symphorien Champier. Quoique son appréciation du XVIe siècle soit fort au dessous de ce qu'elle aurait dû être, on lit cependant avec plaisir les articles sur Marot, sur Maurice Scève, sur la réception solennelle du roi Henri II et de la reine Catherine de Médicis, sur Louise Labé, sur le poète Voûté, sur les deux du Peyrat, sur Guillaume du Choul, et sur Philibert Girinet. L'établissement de l'imprimerie, à Lyon, pen- dant la dernière moitié du XVe siècle, est le plus important des faits littéraires de cette époque; Colonia lui a consacré un cha- pitre qui est l'un des plus incomplets et des plus médiocres de son ouvrage. Il a terminé son Histoire littéraire par de longues di- gressions sur les guerres de religion, à Lyon, vers le milieu du XVIe siècle, sur le collège de la Trinité et sur les écrivains, pour la plupart jésuites, qui ont appartenu à ce collège. On voit, par cette analyse, combien le plan du P. de Colonia est défectueux. Il y aurait à supprimer les deux tiers de son livre, si on voulait en élaguer tout ce qui ne se rapporte pas au sujet. Cependant les omissions sont fréquentes, et, parfois, très-regret- tables, les indications vagues et fréquemment inexactes. Il s'en faut enfin de beaucoup que la forme compense ce qui manque au fond : le style de Colonia est lourd, diffus, incorrect. Une bonne histoire de Lyon est donc toujours à faire, ainsi que l'a remarqué M. Beuchot. Cependant, malgré de très-grands défauts, l'ouvrage du savant jésuite n'en est pas moins un livre estimable et qui mérite fort d'être consulté. On n'a rien fait qui soit mieux. L'institution de l'Académie royale des belles-lettres, sciences et arts de Lyon, est l'événement littéraire le plus important du XVIIIe siècle, dans notre ville ; j'ai cherché ailleurs, à en déter-