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           OU BIBLIOGRAPHIE DE LA VILLE DE LYON.                21

partout où il le pouvait. Pour le bien apprécier, il faut se repor-
ter au temps où il a vécu : malgré les écrits de Spon et de
Colonia, malgré l'héritage de quelques érudits, l'archéologie
lyonnaise n'existait pas, on ne possédait qu'un assez petit nom-
bre de matériaux. Artaud a créé en quelque sorte cette branche
des lettres lyonnaises ; on lui doit l'institution du Musée tumu-
laire du Palais des Arts; il a lu, à l'Académie, ou communiqué
aux journaux une multitude de dissertations ou de notices sur
des objets antiques découverts par lui ou sous ses yeux. Un de
ses principaux ouvrages, le Musée lapidaire, encore manuscrit, a
obtenu une de ces médailles d'or que l'Académie des inscriptions
et belles-lettres distribue chaque année. Son travail sur la céra-
mique est digne de la même distinction, de même que sa Mono-
graphie sur les mosaïques. J'ai publié son Lyon souterrain, de
tous nos livres peut-être celui qui est le plus rempli de faits ar-
chéologiques.
   Le passage d'Annibal dans les Gaules a été l'occasion de plu-
sieurs dissertations dont les principales sont celles des PP. Me-
nestrier et l'Abbé. A ce sujet, qu'il me soit permis d'absoudre'
le P. Menestrier d'une erreur, que lui a fait commettre une dis-
traction de copiste dans mon premier article, celle d'avoir fait
vivre Polybe après Tite-Live : le savant Jésuite dit précisément
le contraire en termes formels.
   M. Chenavard a publié récemment, d'après Artaud, Lyon an-
tique restauré, au moyen de plans qu'on doit considérer comme
d'ingénieuses conjectures. M. Chenavard a fait précéder son atlas
d'un précis historique sur le premier âge de Lugdunum au-
quel on doit faire le reproche de ne pas être au courant des
progrès remarquables qu'a faits, sur ce point, l'archéologie
lyonnaise.
   Artaud manque d'ordre et de style ; il ne savait pas écrire,
mais il joignait, à une grande sagacité, quelque talent dans l'art
du dessin et l'habitude de bien observer. Son beau cabinet d'an-
tiques est devenu la propriété de la ville. Plus savant et archéo-
gue bien supérieur, M. l'abbé H. Greppo a publié, sur des sujets
variés de l'histoire ancienne de Lyon, des dissertations estimées