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DE LA SONNERIE DES CLOCHES 123 saires, ce qui produit des mélodies et des tonalités fort étranges. Quelques-uns ne trouvent rien de mieux que le roi Dagobert et Fanfan la Tulipe (je n'exagère pas, je les ai entendus); d'autres, mieux avisés, choisissent des airs d'anciens cantiques ou la mélo- die du Pater, usage convenable et consacré par le temps. Il serait facile à l'autorité ecclésiastique d'interdire ces timbres ridicules et de prescrire à leur place les airs des hymnes, des proses ou des noëls. Quelques-uns se prêteraient admirablement aux carillons, et il serait tout à fait dans les idées chrétiennes de porter au dehors un écho des chants du sanctuaire. On sonne à Saint-Jean aux heures canoniales ; usage qui remonte à la chapelle de Charlemagne. La sonnerie est divisée en trois classes : pour les solennels maximes et majeurs, pour les solennels mineurs, pour les doubles majeurs. Le jeudi saint, le chœur entre à la troisième heure de matines au son de la grosse cloche. Le samedi saint, on commence à sonner à la bénédiction des fonds, et la grosse sonnerie de la grand'- messe commence lorsque le clergé monte au chœur. Les vêpres se sonnent à la première heure après midi, et à midi s'il doit y avoir après une vigile des morts. Dans toutes les paroisses, la grosse sonnerie des fêtes com- mence la veille au soir ; elle se compose de volées de toutes les cloches alternées avec des carillons, dont la plus grosse cloche forme la tonique. Dans la ville, les grand'messes se disant toutes k dix heures, la sonnerie commence à neuf heures et demie, et à neuf heures et quart pour les grandes fêtes; elle est comme celle des veilles, mêlée de grandes volées et de carillons. Ces carillons se ressemblent et roulent en général sur la répétition de cette phrase : 4 CKOCHES 2 NOIRKS 1 RONDK Ré, mi, fa, mi, ré, mi, ut. Tonique sonnée en volée pendant que les autres sont simplement tintées. La sonnerie débute lentement avec les quatre premières notes ; le mouvement s'accélère petit k petit jusqu'à la'résolution, et malgré la tonalité majeure déterminée par la plus grosse cloche, la répétition des notes suivantes laisse l'impression d'un ton mineur. En supposant, en effet, que la grosse cloche donne ut,