page suivante »
256 LA R E V U E LYONNAISE choisi ce tableau entre les œuvres de Durer. Je ne vois dans la substitution de sainte Catherine au pape qu'une volonté de la personne qui a commandé le tableau au peintre, circonstance qui paraît résulter de cette substitution même. D'après M. Berggruen, le tableau de Lyon aurait été enlevé au Musée de Vienne par les soldats dé Napoléon Ier et de plus envoyé de Paris à Lyon, non comme un original qui aurait été certaine- ment retenu à Paris en cette qualité, mais comme une simple copie baptisée du nom de Durer. Les commissaires autrichiens ne le réclamèrent pas en 1815, ce qui était une preuve assez sérieuse qu'on ne le tenait pas en Allemagne pour être authentiquement d'Albert Durer. D'autres avancent, je ne sais sur quelles preuves, que ce tableau aurait été oublié sur la liste des tableaux pris par les autorités françaises, et remise au conservateur du Musée de Vienne, ce qui expliquerait pourquoi les commissaires de 1815 ne l'ont pas réclamé. Donc, nous n'avons à Lyon qu'un pseudo-Albert Durer, mais il nous reste une modeste consolation. R. DE CAZENOVE. (A suivre.)