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W.-G. BONAPARTE-WYSE 377 de poètes et une revue mensuelle de savants sont loin de satisfaire à toutes les curiosités. La fusion prochaine du Brusc, feuille pro- vençale hebdomadaire, avecun recueil français, Y Alouette dau - phinoise, serait déjà un excellent symptôme de décentralisation — sans morcellement. Mais un journal ainsi constitué arriverait-il à être plus à lui seul que l'organe local des félibres de Provence et des provençalistes de Languedoc ?... Et nous ne parlons pas de la Revue du monde latin, qui se fonde en ce moment à Paris, et où l'économie sociale tiendra plus de place assurément que les ouvrages des poètes. Voici bientôt trente ans que le fèlibrige grandit sous le soleil. Il ne compte encore que six associés lyonnais : mais quatre d'entre eux sont mainteneurs, et collaborateurs de la Revue. Il est temps d'arborer le drapeau de Sainte-Estelle aux confins de la terre d'oc. Et peut-être, un jour, quand l'Espagne, la France et l'Italie, no- blesse, héroïsme et beauté, quand ces trois grandes sœurs se don- neront la main, nous accorJera-t-on d'avoir contribué au réveil des races latines. WILLIAM-G. BONAPARTE-WYSE C'était en 1859. Mistral avait donné Mireille; Aubanel achevait de mûrir sa Grenade; Roumanille groupait modestement ses Oubreto en prose et en vers, et Mathieu, le joyeux Anselme, dans ses vignes de Châteauneuf, ajoutait un dernier chaînon à sa riante Farandole, Dans l'ombre, à côté d'eux, Tavan, Gaut, Grousillat écrivaient de fortes pages de p3uple et de terroir. Et il n'était question encore de Félix Gras, ni de Langlade, pas plus que d'Arnavielle, de Fourè?, de Berlue ou de Roumieux.Or, un soir de décembre, un jeune Anglais, « de blonde et noble mine, qui allait par le monde étudiant les pays et les peuples divers, s'arrêta par hasard en Avignon. Dans ses voyages, il n'avait trouvé lieu qui l'eut séduit assez pour y planter son bourdon. » Mais un attrait puissant devait retenir en Provence William Charges Bonaparte-Wyse, car c'était là le nom de ce jeune i On nous signale VArmanac rouman, que publie la Maintenance du Langue- doc. Notre bibliographie pourrait se compléter de trois journaux de Barcelone, rela- tifs aux Catalans, mais qu'on ne saurait vraiment qualifier d'organes du fèlibrige.