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               LES CHAMBRES DE MERVEILLES                         309

des masques sous lesquels se cachait Symphorien Champier.
Pierrecham est l'anagrame de Champier ; le nom de Morin est
celui d'un de ses voisins dont la maison fut saccagée, après la
sienne, dans la fameuse rebeyne dont il a donné le récit dans son
livre : De seditione lugdunensi,      anno 1529, mis en tête de ses
Antiquitez de Lyon.
   Spon a été assez indulgent pour Symphorien Champier en
parlant de ses travaux d'archéologie. « Ce médecin célèbre et
qchevin de cette ville, dit-il, a écrit, au commencement du sei-
zième siècle, quelques petits traités : De claris       lugdunensibus
et De Antiquitate Lugdunensis,        qui sont assez curieux, selon
le peu de lumières qu'on avait alors, par le défaut de livres,
l'imprimerie ayant été trouvée peu de temps auparavant. On fit
imprimer, il y a une quarantaine d'années, une traduction fran-
çaise ou un extrait de ce qu'il en avait dit, avec son j^om ren-
versé, Morin Pierrecham, où il y a fort peu de choses pour
l'histoire romaine ; mais il s'étend le plus sur la sédition de Lyon
qui arriva de son temps. »
   Louis Chantereau Le Fèvre, au contraire, a peu ménagé Cham-
pier dans ses Considérations historiques. « Si Champier, dit-il,
se fut meslé d'escrire de la médecine, suivant sa profession, sans
se mesler de l'histoire où il n'entendoit rien, il eust mieux
pourvu à sa réputation qu'il n'a fait. Tout ce qu'il y a de bon en
son histoire, c'est qu'elle est courte, et partant on ne perd pas son
temps à la lire. Je ne pense pas que l'on puisse jeter les yeux sur
un historien plus disgracié que celuy-là. Il étoit entièrement
ignorant de la chronologie et n'avoit pris connoissance de l'his-
toire que dans les vieux romans. »
   Le P . Menestrier, en reproduisant ce jugement de Louis Chan-
tereau, Le Fèvre sur Champier, dans la préface de son Histoire
consulaire de Lyon, ajoute : « Je croy que l'on peut faire un sem-
blable jugement de Paradin, de Severt et de Rubys, pour ne
rien dire du P . de Saint-Aubin     qui n'a fait que les copier, en y
ajoutant des légendes de quelques saints qui ne sont pas des actes
 fort sûrs, non plus que quelques chroniques de certains mo-
 nastères. »