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62                   LA R E V U E LYONNAISE
avec Vienne, son antique rivale. Puni par les successeurs de
Néron de son grand attachement à la famille des anciens princes
par la saisie de ses revenus considérables, Lyon, au sortir d'une
année de troubles qui compta quatre règnes d'empereurs, a ac
compli sa résurrection sous la domination fiavienne, et est devenu,
en moins d'un siècle de paisible développement, la plus grande et
la plus riche ville du Nord. Mais la chute de la dynastie des An-
tonins lui fut de nouveau fatale. Non loin de ses portes, eut lieu
la bataille décisive entre Septime Sévère et Albin. Les Lyonnais
avaient eu l'imprudence de s'associer au parti du prétendant. La
mort d'Albin livra la malheureuse ville à la vengeance du vain -
queur et à la féroce rapacité de son armée. Depuis lors, elle dis-
parut du nombre des grandes villes. Sa splendeur avait été de courte
durée. La défaite d'Albin fut le départ de la déchéance de la capi-
tale des Gaules.
   « Tel est en peu de mots, conclut M. Hirschfeld, ce que les
écrivains romains nous fournissent sur Lyon au temps de l'empire ;
des documents à peine suffisants pour exciter en nous un intérêt'
 fugitif, de secs fragments de l'histoire politique, comme toujours, et
partout, nous les retrouvons en une infinité de cas différents et
 avec une constante et désespérante uniformité. Mais heureusement
 nous n'en sommes pas réduits à ces maigres renseignements. Du
 sol de l'ancienne ville, du lit de ses fleuves, des témoins, par cen-
taines, sont revenus à la lumière. Ils nous racontent avec naïveté,
non pourtant sans éloquence, la vie qui s'est agitée jadis dans ses
murs.
    « Si l'on pénètre dans le vaste bâtiment où se trouve le Musée
Saint-Pierre, on admire, rangée avec goût dans une cour entourée
de portiques, la collection épigraphique. Celui qui ne se propose
qu'une jouissance artistique devra rapidement traverser ces gale-
ries pour aller visiter les élégants objets d'art exposés dans les
riches salles du Musée. Mais l'historien s'attardera avec plaisir
dans ces archives de pierre et au milieu de ces monuments à demi
consumés ; il aimera à se sentir transporter à une époque depuis
longtemps passée et presque oubliée. »
   Mais déjà, de ces monuments « presque oubliés » il ne restait
plus, au temps de la Renaissance, quand le florentin Gabriel