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124 LA R E V U E LYONNAISE on obtient, avec les quatre cloches (nombre qui se trouve le plus fréquemment), l'échelle ascendante de ut, ré, mi, fa, qui peut ap- partenir au ton de ut ou de fa, en prenant ut comme basse fonda- mentale ou comme quarte inférieure. Mais le groupe, ré, mi, fa isolé, semble appartenir au ton de ré mineur. Les deux plus beaux effets de sonnerie sont à Saint-Jean, quand on met en branle la grosse cloche et la grande sonnerie des morts, ce qui n'arrive que pour les fêtes majeures que nous avons citées, pour des événements extraordinaires, pour le décès de l'arche • vèque, des chanoines, du maire de la ville, etc., et jamais pour les particuliers, et aussi pour la grande commémoraison des morts, le 2 novembre. Dans la première circonstance, c'est une étrange symphonie qui débute par un murmure de toutes les cloches secondaires, entrant piano sur un rythme incertain et le continuant jusqu'au moment où la grosse cloche fait éclater sa voix puissante ; elles poursui- vent alors un bruyant carillon, et tout finit par une décroissance analogue, les cloches inférieures se taisant l'une après l'autre lorsque la grosse a fini de parler. Le môme ordre s'observe pour la sonnerie des morts ; elle pro- duit une impression de tristesse pareille à celle qui domine dans le chant du Dies irse et du Libéra (avant qu'on ne l'eût altéré dans le Romano-Lyonnais). C'est la même majesté dans la dou- leur, la même simplicité dans les moyens. Essayons d'en donner une idée aussi nettement que cela est possible, sans le secours de la notation. Cette sonnerie employant toutes les cloches, se compose de six notes que je suppose représentées par l'échelle descendante : Sol, fa clièze, mi. —• Si, la, sol. Ce dernier sol, étant tinté par la grosse cloche, se trouve à plu- sieurs octaves inférieures. Comme pour les fêtes, elle se divise en deux grandes périodes, un crescendo et un decrescendo : ces deux termes doivent s'en- tendre moins de la force du son que du nombre de notes em- ployées à chaque membre de phrase et du nombre de fois que chaque membre est répété.