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I.E CHATEAU D'ALBON. 363 peut se les figurer, les uns voyagent dans la litière patri- cienne, les autres sur le mulet acheté dans le pays des Arvernes; ils présententles types gallo-romain, latin, grec; ceux qui viennent du midi ont la tunique de soie, ceux qui viennent du nord, le manteau de peau de bête ; ils sont différents de figure, de langage, de mœurs, de vête- ments, mais ils sont un par la foi; l'immuable unité catho*- lique brillait comme un flambeau sur le chaos de la société d'alors, mais existait-il une société ? Non ! il y avait des vainqueurs, des vaincus, des nobles, des esclaves, des Gallo-Eomains, des barbares, les uns énervés par les avi- lissements du bas empire, les autres descendant rudes et nus des forêts de la Germanie ; les saints prélats pais- saient sous la même houlette les agneaux, les boucs et les loups ; leur pouvoir était seul respecté, seuls, ils avaient l'intelligence et la foi. Après le tumulte des invasions, le fracas du monde romain qui a croulé, ils élèvent la voix; le Gallo-Romain se réfugie à l'ombre de leurs palliums, le barbare écoute, le fier Sicambre courbe la tête sous la main qui l'ondoie, tout est tombé, mais les évêques montrent la pierre angulaire sur laquelle tout sera recons- truit. Nous devons être pénétrés d'une vénération filiale pour eux, ils sont nos pères, sans eux nous ne serions pas. Le concile d'Epaon, dans son préambule, parle de l'obéissance et de l'humilité, paroles nouvelles, même alors; il se constitue et promulgue la formule qui donnera l'au- torité aux quarante canons qu'il va émettre : Nous, avec l'aide de Dieu, réunis dans l'église d'Epaou, avons cru devoir noter sous les titres ci-dessous et dans des consti- tutions expresses et scellées, ce que l'on doit penser soit des antiques règles, soit des nouvelles ambiguités : — Dei propiiio, ad Ecclesiam Epaonensem congregati, quid vel