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LE CHATEAU D'ALBON A égale distance de Vienne et de Valence, se trouvent deux châteaux proches l'un de l'autre ; ils sont tous les deux célèbres, anciens et ruinés : l'un , Albon, com- mande la vallée du Rhône et a une tour q u i , comme une sentinelle féodale que les âges modernes auraient oublié de relever, surveille toute la contrée; l'autre, Mantaille, est enfoui dans une gorge sombre et anfrac- tueuse, sur les bords du torrent de Bancel. Ces deux ruines tiennent par des liens importants à la cité lyonnaise : Albon a été le berceau d'une famille qui nous a donné des gouverneurs et des archevêques, nous ne connaissons pas de plus grands souvenirs ni de plus grands noms ; MantaiUe nous rappelle l'époque carlovin- gienne, l'empereur Lothaire, le roi Boson, Aurelianus, archevêque de Lyon, et les archevêques de Vienne. MantaiUe vit naître ce royaume d'Arles, dont Lyon fit partie, dont il fut démembré. Ce fut dans ses murs que fut élu le roi Boson, auquel succédèrent — mais partiel- lement et médiatement — Burchard I et Burchard I I , qui fondèrent la puissance temporelle des archevêques de Lyon. Dépeindre ces ruines, c'est dépeindre des lieux qui nous intéressent directement ; dire ce que l'on sait de leur