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322 LE SERPEKT D'ESCULAPE.
« Lyon, le 13 messidor, 3e année républicaine. — L'hô-
« pital général des malades doit à Masson, chauderon-
« nier, pour 6 planches de cuivre rouge pesant ensemble
« 84 quintaux, à raison de 40 livres le quintal. 3,360 livres.
« Payé au citoyen Masson, chauderonnier, pour 6 plan-
« ches cuivre rouge, pour un serpent qui doit être placé
« sur le grand dôme, 3,360 livres. —
Récapitulation des sommes payées, —
Au citoyen Poète 15,000 livres.
A u citoyen Chinard . . . . . . . 12,000 »
Au citoyen Masson 3,360 »
Dépense générale . 30,360 livres.
L'histoire sacrée, — Moïse Exode III — nous apprend
qu'Arad, roi des Chananéens , étant venu attaquer les
Israélites à leur sortie d'Egypte, les avait vaincus.
iVIais ceux-ci, ayant fait vœu de détruire toutes les villes,
Diiju leur donna la victoire et le vœu fut exécuté — Ils n'en
murmurèrent pas moins contre le Seigneur, et le Seigneur
irrité de leurs murmures continuels envoya dans leur
canif) des serpents dont la morsiire était si cruelle que
ceu.s qui avaient.été mordus mouraient comme consumés
lentement par le feu ; à la prière de Moïse, Dieu commanda
d'éltiver un serpent d'airain, auquel il attacha la vertu de
guérir ceux qui le regardaient lorsqu'ils étaient mordus.
Ce passage de l'histoire sacrée nous porte irrésistible-
ment, à supposer que les administrateurs de l'hôpital de
Lyon, à cette triste époque, ne niant point l'existence de
Dieu, avaient alors cherché à remplacer la croix renversée
qu'ils ne pouvaient relever, par le serpent d'airain, image
du Cbirist rachetant, par sa mort, la vie de ceux qui le
prient avec confiance, et que le directoire de Lyon, lequel,
probablement, possédait peu l'histoire sacrée , ne trou-
vant dans cet emblème que la représentation d'une divinité
païennte, selon ce qu'il avait ordonné, se montra satisfait
du suj'3t choisi et laissa exécuter les travaux.
C. E. PEKKEX DE LA MENUE.