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                       CONSTANCE DAYMER.                        211

paie. Fais reluire que je serai forcée de dépenser au moins ISO fr.
pour ma toilette, dont il ne me reviendra rien ; et que, nourrie
chez des paysans, je ne suis pas, exigeante sur l'article de la
table. Je ne romprai pas le marché pour le gage; mais je le
veux aussi élevé que possible, pour pouvoir faire des économies.
Je n'ai pas du tout l'intention, en effet, d'attendre la décrépitude
et la mort de MmB Malleval. Ces vieilles personnes, cela trompe;
et elle pourrait fort bien ^'enterrer. Je la quitterai dès que
j'aurai de quoi vivre librement de mon travail.
   Merci de la façon dont tu m'as servie là. Je souhaite de pou-
voir te le rendre et suis ton amie sincère :
                                                 CONSTANCE.


                          LETTRE VIL

            Louise Macariel à Constance Daymer.
                                     Lyon, 24 avril 1865.

          Ma chère,
   Non-seulement madame me permet de t'écrire et me donne
le temps pour cela, mais elle commande, et je me dépêche de
te répondre. Tu as failli manquer l'affaire de cette place, en
lardant d'écrire. Mais il n'y a pas de mal, parce qu'elle a em-
ployé ce temps à prendre des renseignements à la Charité. Elle
s'est adressée à la sœur Débonnaire, dont nul de ses enfants n'a
jamais eu à se plaindre. Juge si elle pouvait mieux tomber! Je
te donne dans celle>ci la lettre de la sœur, que Mme Mallcval a
laissée au salon, où je l'ai prise, parce qu'elle n'était pas fer-
 mée. Mme Mallevai demande que tu viennes le l»r mai, si tu
 peux, afin de ne pas retarder son départ pour la campagne. Tu
 commences bien ! Pour le gage, il sera de quatre cents francs.
Tu vois si j'ai bien pris tes intérêts. Avec cela, toi qui veux te
 faire une dot, tu n'y seras pas longtemps. A bientôt donc, nous
 aurons le temps de nous embrasser et de causer un peu avant
 que tu te remettes en chemin de fer ou en bateau à vapeur.

                             Ton amie : Louise   MACARIEL.