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194 ÉTYBIOLOGIE DU NOM DE MONTRICHARD.
J'en ai dit asssz du Montrichard de la commune de Nans,
pour montrer qu'il n'eut rien à envier à son homonyme de la
Touraine, sous le double rapport de la position et du travail de
l'homme. Pareillement,, il serait superflu de revenir sur le Tri-
kardo d'Oeniad6s,: M. Heuzey, nous a suffisamment renseignés
sur son compte. Je reviens donc à Montrésor.
Celui-là , grâce à l'intelligente opulence de son propriétaire,
.M. le comte Branicki, n'a perdu de son état primitif que les
parties en désaccord avec les possibilités d'une habitation mo-
derne. Mais, il y a moins de cinquante ans, il montrait intacts,
je.m'en souviens, et ses1 grandes douves, et ses deux remparts
en étage, séparés par un terre-plein ou chemin de ronde. Ainsi
les architectes de Foulques-Nerra, ce grand homme de guerre,
avaient suppléé par des travaux énormes, comme en beaucoup
d'autres lieux, aux accidents moins favorables de la situation.
Comptons dès lors : un fossé large et profond au bas d'un escar-
pement, puis deux remparts superposés font bien trois défenses.
Je laisse de côté les tours et autres accessoires ; mais je men-
tionnerai le donjon, ce dernier refuge des hommes d'armes,
flanquant l'un des angles du bayle ou enceinte intérieure.
Ainsi, très-cher Directeur, va l'élément trichard dans ses
formes construites et composées ; quant à la forme radicale cari,
elle se rencontre avec les deux finales art et ort, correspondantes
à trichai et trichorif.
4° Art :
CAR OU CARRE pour cart : le t suffixe étant tombé par la pro-
nonciation comme en cour, ancien français court, dé curtis. Le
car, dit M. Noëlas, est un lieu celtique, haut et fortifié (1), une
forteresse qui, située sur des. rochers presque isolés de toutes
parts, les enveloppe, les encastre quelquefois, pour ainsi dire,
d'une enceinte de grandes murailles en grosses pierres sans dû-
ment ni liaison (2). Les cors ont fait attribuer aux localités de
leur voisinage immédiat le nom supplémentaire des Carres, et,
(1) SI. Noëlas, La Tessomie, en la Revue du Lyonnais, 1871,/p. 386.
(2) Id., ibid., p. 391.