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190           ÉTYM0L0G1E DU NOM DE MONTRICHARD.
vocables du Montrichard et de sa voisine ont été déterminés
par l'élément riche, opulent. M. Delacroix pourrait se regarder
comme d'autant mieux fondé en cette opinion, qu'une très-
petite source, celle de la Todeure, jaillit sous le titre de Riche,
entre la montagne de Bélin et le cré de la fontaine de Merlin (1).
Cette opinion paraît vraisemblable quant à la source. Les dé-
nominations de Montrichard et de Montricharde interprétées
par la superstition locale « Montagne riche, » notre Richement
géographique, ont dû, dans le déclin du paganisme, faire attri-
buer à l'humble fontaine, origine de la Todeure, son titre de
riche : elle venait de profondeurs comblées d'or !
   Il serait impossible, toutefois, de donner cette Riche comme
cause efficiente du nom des deux montagnes : d'abord, il n'existe
ni fontaine ni cours d'eau de ce nom dans le voisinage d'aucun
des Montrichard connus ; ensuite, la croyance aux trésors, éga-
lement répandue autour de la plupart de ces localités, a donné
naissance à des légendes, à des origines merveilleuses fondées
sur cette foi aux trésors surnaturels, foi toujours vivace dans
le voisinage des monuments de l'antiquité.
   Ainsi donc, ici encore, point de Richard ! une montagne à
laquelle son château fait donner, le nom de Montrichard, une
montagne opposée recevant de celui-ci, par la voix du peuple,
le même vocable au féminin, voilà tout !
   Devant avoir, plus bas, occasion de citer d'autres dénomina-
tions topiques formées du double élément de Montrichard, je
me retourne vers certaines autres qui n'ontreçuque le second de
ces deux éléments, trichard ; car j'ai hâte d'y arriver. Entre plu-
sieurs, je choisis le suivant, parce que, par une sorte de faveur
providentielle, au lieu d'être précédé des mots mons, caslrum,
firmitas et leurs pareils, il est bel et bien suivi de l'un d'eux.:
je veux parler de TRIRARDO KASTRO, triehard-chù,tea\x.
   Etant devenus maîtres de l'empire d'Orient, les croisés fran-
çais transplantèrent en Grèce, autant qu'ils le purent, les lois,
les usages et la langue de leur patrie. C'est ainsi qu'ils appli-

  (1) A. Delacroix, Alaise et Sêquanie, pp. 76-77.