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\\%         LA FABRIQUE DE LYON AU SYIH 9 SIÈCLE.

l'étranger et de la transplantation de l'industrie de Lyon. Les
jésuites transportèrent de notre ville àSuze une colonie de ma-
nufacturiers qui, ayant sous la main les soies du Piémont, nuisi-
rent beaucoup à la fabrique lyonnaise. Dans les années suivantes,
le défaut de subsistances occasionna des révoltes et de nom-
breuses émigrations d'ouvriers qui établirent à Harlem des ma-
nufactures d'étoffes. La Haye, qui tirait annuellement de Lyon
pour plusieurs millions, n'y envoya plus de commissions.
    Ce qui fit beaucoup de mal, ce fut la versatilité des règlements,
n'ayant aucun plan fixe et déterminé. C'est à cause de cela que
M. de Gournay écrivait, en 1752, que les manufactures de Lyon
prospéraient avant 4625, et qu'il semblait qu'on s'était appliqué
 depuis à prendre.des précautions pour empêcher le commerce des
 étoffes de s'étendre. La fabriqne de Lyon éprouva, en 1750-51,
une cessation de travail générale. Les efforts de plusieures riches
négociants, pour le soutien de leurs ouvriers, ne remédièrent
 qu'à une partie du mal. Une somme de 75,000 livres, que !a
 communauté des maîtres fabricants emprunta, fut insuffisante
 pour venir au secours de la misère.
    En 1751, cette même communauté émit une déclaration contre
 l'envoi des échantillons à l'étranger qui, parce moyen, profitait
 de nos dessins en les faisant exécuter avant que les étoffes fus-
 sent sorties de France. Le 31 janvier 1755, M. de Trudaine,
 intendant du commerce, écrivit au prévôt des marchands, pour
 lui apprendre que le nommé Boucharlat, Lyonnais expatrié et
 directeur de la fabrique que le roi des Deux-Siciles avait établie
 à Naples, entretenait des correspondances à Lyon au moyen des-
 quelles il recevait des étoffes nouvelles aussitôt qu'elles sortaient
 de dessus le métier.
   La troisième partie du volume d& l'abbé Bertholon, la plus
considérable, est plutôt un cours d'économie politique, dont le
but est de préconiser d'une manière générale la suppression des
impôts sur lei matières commerciales. On s'y occupe aussi de la
moralité des commerçants, et, à l'occasion des faillites, l'auteur
s'écrie : « Oserons-nous dire une vérité fâcheuse? C'est que le
« luxe extraordinaire qui règne depuis quelques années parmi