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72                  LES ARMES DE TRÉVOUX.
 Chauve, dès la mort de ce prince (879), s'était approprié, sous
le nom de roi de Provence ou de Bourgogne, le territoire situé
 à la rive gauche de la Saône et à la rive gauche du Rhône,
 depuis les Vosges jusqu'à la Méditerranée ; en 887, il se fit pro-
 clamer à Mantaille. L'année suivante, sur un autre point des
anciennes possessions des Burgundes, dans le bassin supérieur
du Rhône, Rodolphe Welf de Stretlingue, arrière-petit-neveu de
l'impératrice Judith, seconde femme de l'empereur Louis-le-
Débonnaire, se rendait indépendant de son côté, et fondait un
second royaume composé de la Savoie, du Valais, et de la Suisse
jusqu'à la Reuss; une dièle tenue à Saint-Maurice lui en con-
féra la couronne.
  . Ces deux États, compris dans les limites du premier royaume
de Bourgogne, conservèrent chacun la dénomination de royaume
 de Bourgogne. Il y eut deux Bourgognes; m'ais comme elles
 étaient séparées par le Jura, et placées, par rapport à la
 France, l'une au delà, l'autre en deçà, on se servit, pour les
 distinguer, des épithètes de transjurane et de cisjurane. La
Bourgogne cisjurane s'entendit da royaume de Provence ou de
Bourgogne fondé par Bozon, la Bourgogne transjurane des états
de Rodolphe Welf.
    À un demi-siècle de là, les deux Bourgognes se réunissaient
 sous le sceptre unique de Rodolphe II, roi de la transjurane
 (930), et un demi-siècle plus tard, le testament de leur der-
nier roi Raoul III., les léguait à l'empereur d'Allemagne ,
Conrad-le-Salique (1033). Conrad fut couronné à Payerne par
les États qui lui conférèrent la royauté en lui mettant la lance
 de saint Maurice dans la main. De ce moment, le vieux nom
 de royaume de Bourgogne s'effaça et disparut, il fut remplacé
 par celui de royaume d'Arles, seul adopté désormais.
    Le royaume d'Arles, possédé d'abord à titre particulier par
l'empereur Conrad-le-Salique et ses premiers successeurs,
 devint dans la suite une annexe ou plutôt une dépendance
 de l'empire germanique, possession lointaine, sise de l'autre
côté des monts, qu'on abandonnait au gouvernement d'un
vicaire et qui, peu à peu, devint étrangère à l'Allemagne. Tous