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                        ETIENNE MAtlTELLANGE.                          29

  pas seulement un prieuré, mais son propre palais pour y
  établir un collège.
     Le contenu de ces lettres de rappel trahit, de la part du
  roi, une très-grande méfiance pour la Compagnie de Jésus,
  méfiance que le P. Jouvency a reconnue lui-même en ces
 termes : « Le roi, dit-il, estima qu'il valait mieux avoir
 les Jésuites pour amis que pour ennemis (consultius judi-
 cavit habere amicos quam infensos). L'opposition du Parle-
 ment et les remontrances d'Achille de Harlay, non prési-
 dent, ajournèrent quelque temps l'exéeution^de l'édit, qui
 fut enfin enregistré le 2 janvier 4604. « Ce jour là, dit
 Mezeray, l'ignominie du bannissement des Jésuites servit
 à accroître la gloire dé leur rappel et à leur former un
 plus grand établissement. Ils se virent installés dans une
 maison royale "dont ils ont fait le plus beau de leurs col-
 lèges. »
    « Ainsi commença l'année 4 604, dit aussi Favyn, par le
rétablissement des pères Jésuites, en faveur desquels le
roi fonda un collège royal, en sa ville de La Flèche, leur
donna son château, où il avoitaété conceu, y fit jeter les
fondements d'un bastiment admirable, lequel étant para-
chevé, reviendra à plus de cent mille écus, en .intention
qu'après sa mort, son cœur y soit porté, comme il y avoit
pris vie et mouvement, cor primum vivens, ultimum mo-
riens (Histoire de Navarre, livre 48, page 1240). » -
    Cette disposition testamentaire se trouve en effet dans
l'édit de fondation du collège de La Flèche, donné à Fon-
tainebleau, au mois de mai 4607, par lequel Henri IV ré-
gla lui-même les matières d'enseignement (24).

   (21) HENRI IV A LA FLÈCHE, par Jules Clère. La Flèche, juin 1857 ;
pages 41 et 42.
  Nous fournirons plus loin des détails intéressants sur le collège de La
Flèche, à la construction duquel Msrlcllange a aussi coopéré.