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                   VOYAGE DE LYON A YENNE.                   473

sécurité. Le sergent-major Guizol tue l'officier autrichien qui
trace le plan d'attaque. Ce brave sous-officier fut sur pied
pendant toute la durée du siège, et fit le plus grand mal aux
assiégeants. Il ajustait si bien, que presque tous ses coups
portaient.
   Le 31, l'ennemi paraît vouloir établir une batterie dans
la direction de Nant. On place une pièce de 8 sur le perron
pour y répondre et on la masque par des sacs et des tonneaux
pleins de terre ; mais les Autrichiens renoncent à leur projet.
   Le 1er et le 2 avril, Garbé fait faire quelques sorties d'une
extrême hardiesse, mais sans suites sérieuses.
   Tous les objets dont on peut disposer sont employés à éle-
ver des abris.
   Le 3 , à 9 heures du matin, un officier autrichien se pré-
sente en parlementaire; ici je transcris textuellement.
   « Introduit auprès de moi, le capitaine me dit qu'il venait
« de la part du colonel Naugebauer, commandant la troupe
« de siège, pour me sommer de rendre le fort. Je lui rêpon-
« dis que j'étais surpris d'une pareille démarche, rien n'ayant
« encore été fait pour me réduire à cette extrémité ; que
« d'ailleurs il était inutile de m'envoyer a l'avenir de pareils
« messages : que j'étais décidé à me défendre tant que j'au-
« rais des vivres, et tant que je serais dans la possibilité de
« soutenir un assaut. Cet officier parlait très bien le français,
« je le crus émigré; mais j'appris de lui qu'il était de Namur.
« Il me dit que j'avais des paysans dans le fort et que je
« m'exposais à être passé par les armes. J'ordonnai à l'adju-
« dant de place de le faire sortir sur le champ. Je lui fis ban-
« der les yeux et on le reconduisit jusqu'à la porte de Viri-
« gnin. Le soir il m'écrivit, en m'envoyant du tabac et des
« cigares, que je l'avais mal compris.
   « Le 4, la fusillade s'engagea de nouveau à 4 heures du
« matin. On fit jouer les batteries achevées dans la nuit.