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                             ALISE.                          457

«   pas ainsi ; je parle sérieusement. Un savant moderne a
«   prouvé par lettres à M. le Ministre de l'instruction publique
«   —elles sont imprimées, on peut les lire— que Plularque
«   et Dion-Cassius étaient deux ignares, qui n'entendaient
«   rien à l'histoire et à la géographie de leur temps. »
   Des injures contre les auteurs anciens on passa vite aux
invectives contre les savants contemporains, et si M. Ros-
signol accusa M. Quicherat de ne pas savoir le latin,
M. Quicherat de son côté fi! une brochure pour prouver
que M. Rossignol n'était pas un savant. Du reste voici quel-
ques épisodes de cette fusillade malhonnête entre Bourgui-
gnons et Francs-Comtois ou leurs alliés :
   « M. Rossignol, écrit M. Desjardins dans le Moniteur,
« est archiviste à Dijon, sans avoir passé par l'École des
« Chartes; c'est ce qui fait sans doute que M. Quicherat
« a été obligé de lui enseigner un peu tard que le Gallia
« christiana de Claude Robert, imprirré en 1626, n'es! pas
« un manuscrit du Xe siècle. »
   A coup de feu, coup de feu. En voici un tiré sur
M. Delacroix, le chef des Francs-Comtois, par M. Lenor-
mant père, au moyen du Correspondant du 22 août 1856 ;
« On passerait sa vie à escarmoucher si l'on voulait réfuter
« tout ce qui se dit de hasardé dans le domaine des scien-
« ces historiques, champ mal gardé par l'opinion et que
« fourragent incessamment des nuées de volontaires mal avi-
« ses. Je ne ferai pas à M. Delacroix l'injure de le ranger
« dans cette catégorie. Il arrive souvent à des gens d'esprit
« de se faire prendre au sérieux lorsqu'ils n'ont voulu que se
« livrer à un ingénieux badinage. » Ce coup, tiré dès le
début de la bataille par un membre éminenl de l'Institut,
devait tuer M. Delacroix. Heureusement que M. Lenormant
était vieux, le coup partit bien mais ne tua pas Vhomme au
badinage, ce qui a été un véritable bonheur pour la science,