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18 1IIPP0LYTE D'ESTE. il s'y amusa beaucoup, et probablement il logea chez Alexan- dre d'Alb'sso (b), qui possédait une grande fortune ; c'était le frère d'Albertuccio del Bene, qui résidait à Rome, et que Cellini comptait au nombre de ses meilleurs amis. Arrivé à Paris, et après s'être reposé quelques jours, Cellini, qui désirait être pré- senté au roi, se rendit à Fontainebleau avec Giuliano Buonae- eorsi, trésorier de SaMajesté, qui lui servit d'introducteur. L'au- dience fut extrêmement gracieuse. François Ier, qui était sur le point de partir pour Lyon, dit à messer Giuliano d'emmener Cellini, et que l'on parlerait en route de plusieurs beaux ouvrages dont l'exécution lui serait confiée. Cellini suivit doue la Cour ; chemin faisant, il se lia étroitement avec Hippoiyte d'Esté, qui n'était pas encore cardinal. Chaque jour, il avait de longs en- tretiens avec ce prélat, qui l'engagea à rester à Lyon, dans son abbaye d'Ainay, jusqu'à ce que le roi fût de retour de la guerre. Hippoiyte était forcé de se rendre à Grenoble, mais son hôte de- vait trouver dans l'abbaye tout ce qu'il pourrait souhaiter. En arrivant à Lyon, Cellini était malade, et l'un de ses deux ouvriers, Ascanio, avait la fièvre quarte, de sorte qu'il était dévore du dé- sir de retourner à Rome. Hippoiyte l'ayant vu décidé de quitter la France, lui remit l'argent nécessaire pour lui fabriquer un bassin et une aiguière. L'artiste partit donc et traversa les mon- tagnes du Siinplon avec ses deux élèves et quelques Français qui lui tinrent longtemps compagnie. Arrivé à Rome, huit ou- vriers travaillaient nuit et jour sous sa direction, autant pour son honneur que pour son profit. Pendant qu'il poussait ainsi, de front et avec vigueur, l'exécution des pièces d'orfèvrerie qui lui avaient été commandées, il reçut d'Hippolyte la lettre sui- vante : « Benvenuto, notre cher ami, le grand roi très-chrétien s'est souvenu de toi, et m'a dit, il y a peu de jours, qu'il désirait (6) C'était peut-être le père de Jean d'Albissi, seigneur d'Yvours. Voyez son aitic'e dans la fiiogr. lyonn., et ajoulez-y que frère Luc Antonio Ri- dolfî publia à Lyon, en 1551, une traduction des Dames de renom, de Boccace, qu'il avait dédiée à Marie Albizi de Dei,