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CINQ JOURS A DRESDE. 227 cier d'avoir honoré la fête de sa présence , et cette allocu- tion fut accueillie par des hourras très-sincères. A neuf heures, le concert fut terminé pour recommencer de plus belle, les musiques militaires alternant avec les associations chorales pendant presque toute la nuit. Il y avait à peu près un kilomètre de la place de la fête [Feslplatz) à Dresde ; des services d'omnibus et de bateaux à vapeur avaient été organisés pour faire ce trajet. Au lieu d'en profiter, je préférais de beaucoup m'en retourner à pied par de superbes boulevards, ornés à droite et à gauche de villas charmantes, toutes illuminées ; mais ce soir là , je ne sais comment cela se fit, je fus brusquoment enveloppé par une masse de chanteurs qui se précipitaient dans un omnibus vaquant (et ils étaient rares) et à mon corps défendant, je fus installé un des premiers dans la voiture. On peut dire des omnibus de chanteurs ce que les anciens physiciens disaient de la nature, ils ont horreur du vide ; aussi, quand on y a fait entrer vingt voyageurs assis' sur les banquettes, on en met vingt autres assis sur les premiers arrivés ; puis on en fourre horizontalement, couchés sur les autres, tantôt en long dans le sens de la voiture, tantôt en travers, 'les pieds ou la tête sortant par les fenêtres, et, c'est dans cette position, serré de toutes parts et avec deux ou trois Allemands sur les genoux, que j'opéraf mon retour à Dresde. E. GuiKET. (A continuer).