Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
474                VOYAGE DE LYON A YENNE.
«  L'ennemi tira environ 400 coups de canon et nous envoya
«  plus de 200 obus. Le tir était dirigé sur la caserne n" 3, la
«  toiture fut presque entièrement détruite et le feu y prit en
«  deux endroits, il y avait heureusement une pompe qui fut
«  rnanœuyrée avec un sang-froid admirable, sous une pluie
«  de balles par des hommes non armés.
   « La pièce de 8 (les 2 autres étaient de 4) pouvait seule
« riposter avec avantage, mais il fallait à chaque coup la re-
« tirer de la batterie, sans quoi elle eût été infailliblement
« démontée. On employa des paillassons et des draps de lit
« à faire des sacs-à-terre pour construire un épaulement,
« mais les projectiles autrichiens le détruisaient au fur et a
« mesure.
   « Dans la nuit du 4, je fis tirer, par la même pièce, plu-
« sieurs coups qui démontèrent un obusier et tuèrent des
« canonniers. Nous reçûmes une centaine de boulets et
« une soixantaine d'obus.
   « Le 6, 80 boulets et 50 obus environ qui nous firent peu
« de mal. Les postes de la montagne, n'étant plus contrariés
t( par les tirailleurs de la caserne n° 3, tirèrent toute la nuit.
                                                                 »
   Le 7 au matin, on aperçoit, sur les hauteurs de Chevrus,
plusieurs officiers et beaucoup de travailleurs. Naugebauer,
voyant le peu d'efficacité de son attaque, fait venir de Genève
deux pièces de 16 et deux mortiers, avec une grande quantité
de munitions. Le feu reprend avec plus de vigueur. Un com-
mencement d'incendie se déclare encore dans le fort.
   Le 8, le feu continue. Le 9, il redouble; de 6 heures du
malin à midi 200 obus tombent dans l'enceinte. La pièce de 8
ne peut riposter que par douze coups. Dans l'après midi, les
assiégeants se mettent en mouvement pour transporter leurs
pièces de l'autre côté du Rhône, sur la montagne de Chevrus,
qui domine Pierre-Châlel. Le 10, jour de Pâques, aucune