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                   DE M. SËRVAN DE SUGMY.                 243

« appréciait, comme il le devait, l'honneur qui avait rejailli
sur lui de cette connaissance et qu'il aurait toujours présen-
tes à l'esprit, pour chercher à les imiter, les rares vertus
et les belles actions qu'il avait vues de si près , » ajoutant
que le duc de Liancourt n'avait malheureusement pas assez
ve'cu, pour jouir du spectacle de l'avènement au trône du
prince qui occupait une si grande place dans son cœur,
comme il en avait souvent jugé par lui-même, en causant
avec lui ; à quoi le Roi répondit « qu'il eût été également
heureux de le voir dans cette circonstance solennelle ; qu'il
regrettait de n'avoir pu protéger la vieillesse d'un homme
que le gouvernement de la Restauration avait eu la mauvaise
inspiration de persécuter, et à qui la tombe même n'avait
pas offert un abri contre d'injustes rigueurs. » En achevant
de parler, le Roi me parut sensiblement ému, et je crus
même voir sa paupière s'humecter. Enfin, Sa Majesté me fit
l'honneur de m'inviter, par l'organe de l'aide de camp de
service, à venir dîner chez elle deux jours après, un diman-
che, à six heures. (Ibid., p. 47-8). »
   M. Servan de Sugny a reproduit, dans, sa Gerbe (iltëraire,
les détails du festin royal auquel il prit part, la place hono-
 rable qu'il y occupait, à côté de la princesse Louise, depuis
reine des Relges, les entretiens qu'il eut, après le repas,
soit avec elle, soit avec sa sœur, la princesse Marie, soit
 aussi avec madame Adélaïde, sœur du Roi, les paroles qu'il
 échangea avec Benjamin Constant, pouvant a peine se tenir
 sur ses jambes, à la suite d'une chute qu'il avait faite en
 descendant de la tribune, et auquel il offrit l'appui de son
 bras, circonstance qui engagea la conversation entre eux.
 « Mon mérite, répondit l'illustre publiciste aux éloges de son
 interlocuteur, mon mérite est bien peu de chose, et nul, je
 vous assure, n'en est plus convaincu que moi-même. C'est
 un rude métier que celui que j'ai fait ! J'y ai perdu mes