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               LES AUTISTES LYONNAIS A PAK1S.               485

 rapprocher des conditions ordinaires du bas-relief, surtout
lorsqu'elle recouvre les grandes lignes de la construction. On
peut dire au reste qu'il y a dans tous ces agencements comme
une cadence qui en relie les détails par un caractère d'har-
monie dont les frises du Parlhénon offrent le type premier et
incomparable. En effet, la peinture n'est-elle pas vraiment
la musique des yeux, et ne doit-elle pas, comme elle, être sou-
mise à des lois d'accord el de mesure? Le fait est que toutes
les œuvres de l'art grec sont frappées au sceau de ce rhythme
sacré dont la tradition n'a reparu depuis qu'à de rares épo-
ques de l'art. C'est surtout dans la statuaire et la peinture
appliquée aux monuments de l'antiquité que cette harmonie
est plus visible. En quoi consiste au fond ce type du beau?
Quelle est la clé qui en peut ouvrir l'accès ? Est-ce quelque
chose d'analogue à cette consonnance mystérieuse qui existe
dans certains êtres entre la beauté des formes et la beauté des
attitudes el des mouvements, fussent les plus fugitifs, les plus
inaperçus d'entr'eux? — C'est ce que les subtilités du lan-
gage ne peuvent exprimer, pas plus qu'elles ne peuvent at-
teindre aux sources des inspirations du cœur, des sentiments
d'admiration et d'enthousiasme qu'excite toute chose belle el
qui semble en émaner aussi naturellement que le parfum
de la fleur. Les enseignements modernes ont recherché ce
type ; ils l'ont appelé de divers noms suivant le vocabulaire
ou le jargon de chaque école. Les uns ont voulu le voir dans
un certain balancement des formes, une certaine opposition
dans les lignes. Pour nous, sans chercher à analyser, h nom-
mer cette face sous laquelle se révèle le Beau infini, nous la
saluerons avec amour partout où nous en retrouverons les
traces. De nos jours , un homme entre tous en a possédé le
secret, c'est M- Ingres, et sans doute ses élèves ont dû puiser
à celle source, qui jaillit si vierge et si abondante des œuvres
du maître.