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                        FKÉDÉRIC OZANAM.                         329

   li s'arrêta à Marseille, où il devait trouver les parents de
Mme Ozanam. Celle-ci ne l'a pas quitté un seul instant, non plus
que ses deux frères, M. l'abbé Ozanam et le docteur Charles,
qui l'ont entouré des soins les plus tendres et les plus affec-
tueux. Le surlendemain de son arrivée, il reçut le saint Viatique
avec une parfaite résignation , édifia toutes les personnes pré-
sentes à cette touchante cérémonie, et mourut trois jours après,
le 8 septembre , dans les bras des siens , en chrétien ferme et
plein de foi.
   Heureux ceux qui meurent ainsi, jeunes et pleures , ayant en
peu d'années noblement rempli une belle tâche ! Assez peu im-
portent quelques volumes de plus ou de moins ; le vain bruit qui
se fait autour d'une publication littéraire ne vaut pas, à l'heure
suprême, la douceur d'une bonne action et le souvenir des de-
voirs sérieusement remplis.
   Nous en sommes convaincu , c'est à de telles louanges que
l'âme de notre savant et regrettable Frédéric, si elle nous entend
de son lieu de repos, se trouve le plus sensible.
   Toutefois, le haut enseignement et les lettres ont fait une perte
considérable, qui a été vivement sentie, car de tous côtés il est
venu des éloges sur cette tombe trop tôt fermée ; mais où le
docte défunt laisse le plus grand vide, c'est dans les rangs de
ceux qui consacrent leurs efforts à réédifier la science chrétienne.
Ozanam exerçait à Paris, dans sa chaire de la Sorbonne, une sorte
d'apostolat religieux sur les jeunes gens qui suivaient son cours.
11 a rendu, par ses ouvrages , d'incontestables services à la dé-
fense de la vérité chrétienne. Un grand avenir littéraire était ré-
servé à ce professeur enlevé dans sa quarantième année, et il
n'aurait pas tardé à voir les portes de l'Académie des Inscrip-
tions s'ouvrir devant lui.
   Mais ce qui valait mieux encore , chez notre savant compa-
triote, que cette érudition variée qui se prenait à tant d'objets
ensemble, qui éclatait dans sa conversation comme dans ses
écrits, c'était la foi religieuse et la pratique assidue, sincère, mo-
deste, des devoirs qu'impose le catholicisme ; jamais il n'a varié
sur ce point, et il en trouve aujourd'hui la récompense devant Dieu.