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              NOTICE SUR SAINT-RAMBERT-DE-JOUX.                 283

puis, démembré à plusieurs reprises, il devint au siècle dernier,
par une transaction qui nous est inconnue, la propriété de
M. d'Argis, chevalier de Saint-Louis.
   L'abbaye n'avait pourtant pas été dépouillée de ses droits sei-
gneuriaux. Outre ses nominations à un très-grand nombre de
cures et de prieurés, elle possédait encore quelques prébendes ;
l'abbé s'intitulait toujours seigneur du clocher et du territoire ;
sa justice s'exerçaità Saint-Rambert parles mêmes officiers que
celle du roi, de la Chartreuse de Portes, du marquisat, etc. Ces
officiers étaient un juge mage civil et criminel, grand personnage
dont la juridiction était fort étendue, un lieutenant du juge-mage,
un juge-mage d'appel, un procureur fiscal avec son greffier, aux-
quels nous devons joindre un receveur des consignations , un
capitaine châtelain, un curial, plusieurs avocats , procureurs,
notaires elc. Depuis le commencement du XVIIe siècle, la justice
de Saint-Rambert ressortissait du parlement de Bourgogne; avant
cette époque, elle avait un sceau particulier où se voyaient les ar-
mes célèbres et compliquées de la maison de Savoie, avec la lé-
gende : séel de la justice de Saint-Rambert. Elle dut en changer
depuis la réunion du Bugey à la France.
   Saint-Rambert prenait le titre de la seconde ville du Bugey ,
et en conséquence figurait immédiatement après Belley et avant
Nantua , dans les occasions où toutes les municipalités du pays
étaient réunies ; par exemple, dans les assemblées provinciales.
Elle jouissait encore de cette prérogative en 1789.
   Le corps des officiers de la municipalité, du fisc ou de l'inten-
dance, se composait d'un lieutenant général de police et maire
perpétuel, ordinairement le même que le juge-mage (le dernier
fût M. Grumet de Monlpie), de huit échevins dont un syndic,
d'un procureur du roi avec son secrétaire, d'un receveur des de
niers patrimoniaux, d'un receveur des octrois, d'un subdélégué,
d'un ingénieur, d'un commis à la marque des toiles, etc. Le
sceau de la commune portait des armes spéciales : d'or à un
geai ou passereau de sable, au chef de Savoie. Depuis 1G01, le
chef de Savoie fut remplacé par un chef de France. La légende
était : séel de la ville et commune de Saint-Rambert.