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 130           ÉLOGE DE LOUIS-GABRIEL SUCHET.

  esclave au berceau, aigri dans sa jeunesse, révolté contre son
 père dans ce palais servile, dans la captivité, fut ingrat à son
 retour, il ne sut ni pardonner ni récompenser.
     Toutefois le titre et la dotation du duché d'Albuféra, d'ori-
 gine et de fondation napoléonienne, remontant à l'époque
 des grands services de Suchet en Espagne, ne furent point
 conservés au maréchal, malgré la promesse qu'en avait faite
 Ferdinand VII; et, plus tard, il refusa même de reconnaître
 ce loyal, modeste et vaillant militaire sous, le titre de duc
 d'Albuféra. Ce scrupule sur les noms empruntés des actions
 et des lieux venait un peu tard. 11 n'en fut pas de même à
 l'égard d'autres grands feudalaires de l'empire dont les dota-
 tions furent garanties dans d'autres provinces par les trai-
 tés de 1814.
    Nos armées avaient visité les grandes capitales de l'Europe ;
 Paris était à son tour visité par l'étranger , et frémissait
 sous le poids d'une telle humiliation. Les derniers boulets de
 celte guerre de 25 ans vinrent sillonner les boulevarls de la
capitale de la France.
    Le maréchal Suchet en défendant le sol de la France mé-
ridionale, en protégeant la retraite de ses petites et invinci-
bles phalanges, apprenait la chute de la couronne impériale à
Fontainebleau. Ainsi s'écroulait ce prodigieux édifice de gloire;
ainsi, après vingt-cinq ans de combats, le bruit desarmes cessait
d'un bout de l'Europe à l'autre. Etait-ce là un repos défini-
tif? était-ce une halle de cette vie qu'agitait celle de son
siècle? l'avenir allait répondre. En attendant, Napoléon était
précipité du premier trône de l'univers par des ennemis dé-
loyaux.
    Il est impossible de ne pas reconnaître qu'il y a des mo-
ments dans l'histoire qni semblent marqués par Dieu pour la
monarchie universelle ; amorce trompeuse, toutefois, que la
providence ne présente, dans la suite des temps, à quelques