Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
492            LES AUTISTES LYONNAIS A l'ARIS.

aucun attribut matériel. Il n'y a donc pas de termes de com-
paraison possible dans l'antiquité, à l'art religieux tel que
l'ont compris les grands maîtres du moyen-âge, Giotlo en tôle,
puis Memmi, Orcagna, les Gaddi, Butïamalco, Fiesole, etc.
Bien jusqu'à eux ne donne le soupçon de ces sphères nou-
velles et radieuses ouvertes à l'intelligence. Contemplez un
Christ sur la croix, tels que l'ont peint Giunta Pisano, Giotlo
etBuffamalco, e! dites si cette souffrance, celte mansuétude
d'expression ne portent pas les traces manifestes d'une révé-
lation divine !
   Envisagez maintenant la question sous un autre aspect,
c'est-à-dire au point de vue de la beauté plastique, si rayon-
nante dans les œuvres antiques : vous constaterez ce résultat,
étrange au premier abord, c'est que parmi les maîtres chré-
tiens, ceux-là sont les plus grands et les plus puissants qui se
rapprochent le plus, sinon par la science, au moins par le
sentiment de la forme, des artistes grecs, dont les Bysantins,
chassés de leur patrie par les invasions mahométanes,
avaient apporté la tradition déjà corrompue.
   Savoir enter sur la souche de l'antiquité ce greffe sublime
des idées et des impressions modernes, lel est donc, je crois,
le problême que les artistes de notre siècle sont appelés à
résoudre. André Chénier, qui semble avoir rempli dans la
poésie le rôle de M. Ingres dans la peinture, l'avait exprimé
dans un vers devenu célèbre :
        « Sur des pensers nouveaux faisons des vers antiques. »

   Le mérite de M. Flandrin est non seulement de compren-
dre le problême, mais encore de contribuer puissamment à
sa solution. Plus que tout autre, il a su se lenir.enlre les deux
termes opposés de la question ; moins parfaitement belles,
moins fortes d'exécution et de style que celles de M. Ingres,
ses Å“uvres respirent davantage le parfum religieux sans en