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300 NOTICE HISTORIQUE Il faut aussi qu'on me contente, Parce que je suis dans l'attente D'un vin très-excellent, dit-on, Auquel on donne vostre nom, Qui vaut mieux qu'un soufflet en face. Il m'est promis de bonne grâce ; Il faut de mesme le donner, Et lorsque j'en pourray goûter, Je chanteray dessus ma lyre La chanson de tire lan lire. En disant : vive le donneur! Vive Laurent porte-bonheur ! La famille la Valette demeurait alors sur la place Bellecour, dans la maison que l'on appelle aujourd'hui Hôtel de Malte, et qui est encore remarquable par ses toits aigus et ses combles élevés. On l'appelait jadis la Maison rouge , par allusion à sa couleur, ou la maison du roi, parce que Louis XIV y avait logé en 1658. C'est là que Laurent avait rassemblé à grands frais, non-seulement des livres, mais des tableaux, des antiquités, tous ces objets dont l'amour décèle 6 la fois , dans ceux qui en sont doués, bon goût et intelligence élevée ; c'est dans cet hôtel, et probablement dans le cabinet même de Laurent, que se réunit, presque à son berceau, l'Académie de Lyon (dont il fut un des fondateurs) durant les années 1705 à 1711 : c'était le rendez-vous général de tous les savants qui venaient à Lyon. En 1709, Laurent reçut à ce titre la visite de deux illustres Bénédictins, dom Durand et dom Martène, qui parient de lui en ces termes, dans le récit de leur voyage: « Celui dont nous avons plus de sujet de nous louer, c'est M. de la Valette, subdélégué de M. l'intendant (1), qui de- meure en la place de Bellecour. C'est un homme savant, fort curieux et communicalif. Il a une bonne bibliothèque, plu- (1) On voit que Laurent remplit successivement presque toutes les char- ges honorables de la ville.