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276           NOTICE SUR SA1NT-RAMBERT-DE-JOUX.
appartenu aux Dauphins de Viennois, puis aux ducs de Savoie.
Cependant, nous ne pouvons croire, malgré l'autorité de Dubou-
chet, que Saint-Rambert ait fait aussi partie intégrante de ce
comté. Un acte authentique que nous allons analyser, et qui est
contemporain de la plus grande splendeur de la maison de Coli-
gny, prouve au contraire que l'Abbaye de Saint-Rambert était
souveraine de son côté. Pendant le reste du moyen-âge, nos
voisins furent pour la plupart des gens d'église. C'étaient les
abbayes d'Ambronay et de Saint-Sulpice, les chartreuses de
Meyriat et de Portes. Les petits seigneurs laïques ne vinrent en
général que fort tard s'établir dans ce vaste cercle de maisons
religieuses dont ils reçurent probablement leurs domaines en
fief. Leur nombre et leur autorité s'accrurent avec le temps, à
mesure que les ducs de Savoie qui nous confinaient à l'Est, et
qui avaient trouvé le moyen d'entrer en partage avec les abbés,
eurent de leur côté des terres à céder.
   Mais il était dans les destinées de l'Abbaye de Saint-Rambert
de survivre à sa gloire. Est-ce contre ses voisins religieux ou
séculiers, est-ce contre sa propre faiblesse qu'elle fut obligée, à la
fin du XIIe siècle, d'invoquer l'assistance des ducs de Savoie ?
Nous ne pouvons le dire. Elle s'était protégée elle-même pendant
près de huit cents ans, et voilà qu'en 1196 elle dut renoncer à
cette peine honorable. L'acte dans lequel nous voyons les pre-
mières preuves de sa décadence sont les raisons qui la forcèrent
de s'humilier ainsi. L'abbé Régnier et son couvent cèdent à
Thomas, comte de Savoie, le château de Cornillon qui domine la
ville, à condition qu'il ne sera jamais aliéné du comté. Ils cèdent
au comte la moitié des droits et du domaine qu'ils ont dans le
bourg, alors fermé de murs. Ils y joignent les redevances qu'en-
traîne sa possession, sauf quelques droits qu'ils se réservent, et
certains autres qu'ils partagent. Ils se réservent tout ce qui n'est
pas renfermé dans les limites du château et de la ville, ainsi que
tous les droits sur les personnes et sur les biens situés hors de
ces limites. Ils cèdent à perpétuité au comte les fidélités qui leur
sont dues par les nobles, ainsi que tous leurs fiefs que l'Abbaye
possédait d'abord en totalité. Enfin, ils s'engagent, ainsi que leurs