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             NOTICE SUR SA1NT-RAMBERT-DE-JOUX.                277
hommes envers le comte et ses successeurs, à l'aider dans la dé-
fense du château. Thomas, de son côté, jure d'observer ces con-
ventions; il jure à l'abbé foi et hommage pour le château qu'on
lui a donné, et s'engage, tant en son nom qu'au nom de ses suc-
cesseurs, à défendre en toute circonstance l'abbaye et ses dépen-
dances ; si non il consent à être excommunié et à voir ses terres
mises en interdit par les évèques de Grenoble et de Maurienne.
Vingt et un seigneurs furent avec lui comme garants ; l'acte est
daté du 30 novembre 1196. Il n'y a, dans cette pièce , on le re-
marquera, aucune mention des sires de Coligny comme suzerains,
ni comme voisins ; l'abbaye dispose de ses biens sans craindre
ni consulter personne, et cette autorité souveraine est déjà cons-
tatée par la bulle du pape Célestin III. L'assertion de Dubouchet
ne peut donc s'appliquer à cette époque ; moins encore aux. siè-
cles qui l'ont suivie, puisque dès-lors les ducs de Savoie entrent
en possession de Saint-Rambert, et que vers 1220, c'est-à-dire
vingt-quatre ans après le compromis que nous venons de résumer,
Saint-Germain et toute la partie méridionale des terres de la
maison de Coligny passent dans celle des Dauphins de Viennois.
   Nous ne trouvons pas non plus , dans l'acte de 1196, ou du
moins dans ses nombreuses copies authentiques dont nous nous
sommes servi, la réserve que se fait l'Abbaye de Saint-Rambert
de l'hommage de Àymon de Langes, un de ses feudataires , ex-
ception mentionnée par Guichenon et par M. de La Teysson-
nière.
   Quanta la date de l'acte, elle a donné lieu à des méprises que
nous rectifions. Guichenon, dans son Histoire de Bresse et de
Bugey, avait placé cette transaction en 1096; plus tard, dans son
Histoire de Savoie, il la rapporta à sa véritable place, 1196. Par
malheur, il avait basé sur la date fautive le commencement de la
liste des abbés de Saint-Rambert, dont l'ordre se trouve, en con-
séquence, inexact. Un écrivain de ce département, pour avoir
suivi aveuglément l'Histoire de Bresse, s'est vu reprendre avec
aigreur par un de nos compatriotes qui avait sans doute sous les
yeux l'Histoire de Savoie. D'un autre côté, Carreau, dans sa Des-
cription de la Bourgogne, adopte la date de 1206, faute d'à-