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CHRONIQUE ARTISTIQUE. 1/3 Mais, en revanche, comme la robe du Christ est d'un beau rouge ! comme ces soldats ont de belles barbes ; sans doute il y a de bonnes choses dans ce vitrail. Les fonds sont bien rendus mais nous désirerions qu'on se préoccuppa moins de la couleur et beaucoup plus du dessin. Nous présentâmes , il y a quelques mois , des observations critiques sur le clocher et la statue de Fourvièrc. Ces observations, bien qu'elles expri- massent l'opinion générale et qu'elles fussent étayées de toutes les preuves de fait, parurent, à quelques personnes , empreintes de trop de sévérité , et nous fûmes accusé de traiter trop durement les artistes. Nous n'avons jamais refusé à M. Dubois des talents et des connaissances ; ceux qui nous ont lu avec quelque attention ont compris que nous mettions les artistes hors de cause, et que , tout en blâmant telle partie de leur œuvre, nous montrions qu'ils n'avaient fait que subir la pression de la Commission. M. Dubois lui-même l'avouait, en disant à un de nos amis : « Que voulez- vous, je ne. suis pas libre de faire ce que je veux ! » Mais il se passe , en ce moment, au Puy, quelque chose d'analogue à ce qui s'est fait à Lyon, et le jugement qu'en portent les journaux de Paris nous est une preuve que nos appréciations ne portaient pas à faux. Il est question d'élever une statue de la Vierge sur l'un des rochers qui dominent la ville du Puy. L'inévitable Commission s'est organisée, puis elle a lancé le factum du concours ; or , il se trouve que ce programme esl presque identique à celui qui fut posé par la Commission de Fourvière. On indique d'abord l'attitude , les attributs , etc. On demande ensuite une esquisse de 50 centimètres ; puis, l'auteur de l'esquisse, qni aura mérité le prix, fera un dernier modèle de deux à trois mètres de hauteur, de façon ù pouvoir servir immédiatement de type , sous la direction de l'auteur, au yrand modèle destiné à la fonderie. L'Univers du 16 juillet fait, à ce sujet, les réflexions suivantes : « L'inconvénient du concours annoncé, c'est qu'on doit juger , d'après « une esquisse , un ouvrage non encore exécuté , et qu'il est incertain si « l'artiste qui aura trouvé une disposition ingénieuse... aura l'expérience « et la pratique nécessaires pour la rendre convenablement. Il est très- « difficile déjuger, d'après une statuette de dix-huit pouces, le talent « d'un artiste à faire un colosse de 45 pieds On pourrait demander ce « que la Commission entend par la direction de l'auteur. Serait-ce que le « modèle de Irois mètres sera livré à des praticiens qui l'exécuteront en « grand avec les conseils de l'auteur ? Assurément ce serait le moyen de