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              ÉLOGE DE LOUIS-GABRIEL SUCHET.                   37

de lui celle mère pieuse , qu'une cruelle maladie avait en-
levée avant le temps, et justifia le choix qu'on avait fait drelle
par la manière dont elle sut élever le jeune Suchet. Elle l'ai-
mait à cause de sa mère et aussi à cause de lui-même. Elle
continua à cultiver dans l'enfant les qualités de f âme et les
dons de l'intelligence. Une sympathie expansive rapprocha
le jeune élève de sa seconde mère.
   L'affection du jeune Suchet se porta naturellement vers
cette femme d'un caractère antique , qui lui montrait tant de
sollicitude, qui l'initiait à ces premières impressions de la
vie, toujours ineffaçables, et continuait dignement la mère
selon la nature. De si bonnes leçons portèrent leurs fruits,
car elles germaient dans le naturel le plus propre à les rece-
voir, et le souvenir en resta dans la mémoire du jeune élève.
Lorsqu'il fut promu au grade de général , il conserva tou-
jours l'attachement le plus tendre pour sa gouvernante ,
et, à l'époque de la consulte cisalpine tenue à Lyon , il la
présenta à Napoléon en lui faisant le tableau des soins , des
avis salutaires qui l'avaient guidé pendant sa jeunesse ; il
faisait hommage de tout son mérite à cette femme rare. Ce
n'était pas là le compliment puéril de l'écolier ni le souvenir
tardif de l'homme fait, ou du vieillard qui aime à se pencher
du côté de son berceau. C'était le langage cordial de l'hon-
nête homme qui , sûr désormais de sa route, serre la main
qui l'a conduit d'abord.
   L'éducation préparatoire du jeune Suchet aux études clas-
siques, dura jusqu'à sa onzième année. Versce temps-là, on
chercha un collège où les principes moraux et religieux qui
avaient été si chers à sa mère, fussent associés à un enseigne-
ment fort et à un régime paternel. Ou trouva tout cela dans
une maison d'éducation qui jouissait de quelque réputation
dans la contrée: c'était le collège de l'Ile-Barbe, dépendan (
du village de Saint-Ramberl, dirigé par M. Reydelet, hom