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6                   ÉTUDE SUR FRAYSSINOUS.

   Denys-Antoine-Luc Frayssinous naquit le 9 mai 1765, u
la Yayssière, dans le Rouergue. C'était un des domaines de
l'abbaye deBonneval, dont la ferme-générale se trouvait alors
dévolue à son père , licencié en droit , et qui prenait le titre
d'avocat au Parlement de Toulouse. La famille du jeune Denys
résidait habituellement à la terre duPuech, sur la paroisse de
Curières.
   Ce fut un prêtre qui donna à cet enfant les premières le-
çons de grammaire. On rencontre fréquemment de ces mo-
destes et pieux instituteurs dans la vie de bien des hommes ,
qui n'ont pas toujours aussi bien payé que Frayssinous les ser-
vices rendus à leurs jeunes années.
   Il fut placé , vers sa treizième année, en qualité d'externe
au collège de Rodez, ancien noviciat de Jésuites, occupé
alors par des prêtres séculiers, qu'y avait appelés Mgr. de
Cicé, évêque de cette ville. Là, Frayssinous eut pour condis-
ciple un cousin plus âgé d'un an, Pierre-Denys Boyer, qui
fut pour lui un ami sûr et dévoué, pendant toute une longue
carrière. Ils étudièrent ensemble les belles-lettres sousTabbé
Girard, connu par des Préceptes de Rhétorique , publiés seu-
lement en 1787, suivis aujourd'hui encore dans plus d'une
maison, et dont la dix-septième édition parut à Rodez, en
1822, année de la mort de l'auteur. I! se glorifiait avec rai-
son de deux élèves si distingués. Dans une des nombreuses
réimpressions de son livre, il s'est plu à rappeler qu'il avait
dicté ses Préceptes à Frayssinous, qui plus tard et déjà re-
nommé dans la chaire chrétienne, écrivit un article plein de
bienveillance sur l'ouvrage de son maître (1).
   Frayssinous occupait dans son coursd'HumanitésetdeRhé-
ïorique un des premiers rangs. Parmi ceux qui lui disputaient

  (1) Journal de l'Empire 10 juillet 181.1, Article reproduit dans le
Spectateur français de Fahry,. t,,xi ;