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ÉTUDE SUR FRAYSSINOUS, 7 le pas, il se trouvait Hyacinte de Gaston, qui se fit connaître dans la suite par une médiocre traduction de l'Enéide, et mou- rut en 1808, dans sa quarante-unième année. L'Evoque d'Hermopolis aimait à rapporter qu'il avait lui-même assisté Gaston dans sa maladie , et avait été assez heureux pour lui faire accepter les consolations de la foi. On destinait le jeune Frayssinous au barreau, mais ses penchants le portaient vers le sacerdoce , et il se rendit à Paris, où il entra en 1783 , à la communauté deLaon, que dirigeaient les prêtres de Saint-Sulpice. 11 eut pour compagnons de voyage deux hommes appelés, comme lui, a occuper un rang dans l'Eglise : c'étaient Clausel de Montais, aujourd'hui évêque démissionnaire de Chartres, puis le vaniteux el inconsistant abbé de Pradt. Une tendre et aimable sollicitude ramenait Frayssinous vers le toit domestique, et, en 1784, on le voit qui écrit à son père au sujet de jeunes frères dont il envie le bonheur, parce qu'ils n'ont pas quitté le giron de la famille. Il demande en eux l'amour précoce et l'habitude du travail ; il les engage à se faire honnêles el affables dans le propos ; à se montrer devant les étrangers, non pas tête baissée et ne proférant qu'un mot tous les quarts d'heure, mais avec un certain air de confiance, mie certaine vivacité qu'on aime à trouver dans des enfants de leur âge. Elève au Séminaire, Frayssinous n'eut guère de rivaux , tant était grande sa supériorité, et comptait autant d'amis que de condisciples. Le modeste enfant du Rouergue se trouvait mêlé à des La Trémoille, à des Croï, à des Salm-Salm , dont il avait l'estime et l'affection. Il aurait pu, grâce à de tels compagnons d'étude auxquels leur naissance semblait promet- tre les postes les plus hauts, voir s'ouvrir devant lui la car- rière des honneurs ecclésiastiques ; mais il ne se laissa point éblouir par de légitimes espérances, et, en 1788, au moment