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                      ET DANS LE TEMPS.                      479
   Nous venons de trouver dans la liberté la source du mal, mais
nous n'en avons pas trouvé la cause. C'est-à-dire que le mal sort
de la liberté, mais comment en sort-il ? Car, encore une fois,
au sein de l'existence, le mal n'est pas une chose toute sim-
ple. Les lois ne supportent-elles pas fermement les êtres, et
l'absolu ne maintient-il pas toute réalité. Or, un être peut-il
s'exposer au mal autrement qu'en se détachant de l'absolu ?
   Par quel mouvement l'ame pourrait-elle donc se séparer de
l'absolu?

  Pour cette grave question nous allons mettre de nou-
veau à l'épreuve les principes de l'ontologie que nous avons
exposée dans cet ouvrage. L'abeille va recueillir ses matériaux
sur diverses fleurs ; comme l'araignée nous tirerons tout
de nous-mêmes.

                               V.


PAR QUEL MOUVEMENT L'AME PEUT-ELLE SE SÉPARER DE
                           L'ABSOLU.


   En quelque lieu que l'on porte des lionceaux, se sont tou-
jours les petits du lion. En quelque lieu que l'homme ait été
déposé, par suite de la création, il est toujours le fils de
l'Etre !
   Or, l'Etre existe par lui-même; et tout ce qui est après lui,
n'existe que par lui. Il est sa base, il est sa source; et dans
l'immense espace, rien n'est, hors lui, que par sa création.
Car lorsque, par un débordement d'amour, l'énergie de l'être
sort de son propre sein, elle donne l'existence en suite de sa
nature-, et l'être ainsi produit par l'infini s'appelle création.
    De sorte que le propre engendrement de sa substance ne