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DU BUGEY. 335 qua. Domitien se mit en quête et il se rendit dans le village de Torcieu où il s'approvisionna. Mais les vivres qu'il s'é- tait miraculeusement procurés furent consommés au bout de cinq jours, et le vénérable abbé s'achemina de nouveau pour en chercher. « Or, dans la contrée où il alla était un personnage romain noble et puissant nommé Latinus. Il résidait avec son épouse Siagria, respectable matrone catholique, au milieu de ses im- menses domaines à Calonnia, ainsi dénommé de !a fontaine Calonna. Latinus voulut que cette résidence portât son nom, d'où lui vient celui de Latiniacum, Lagnieu. Le saint céno- bite se présenta chez ce grand personnage, et il lui exposa les besoins de sa communauté. Latinus était arien. Après avoir interrogé Domitien sur ses croyances religieuses, une vive et longue controverse s'éleva entre eux ; après quoi, La- tinus congédia Domitien avec un refus mêlé de sarcasme. Près delà , étaient deux temples païens dédiés, l'un à Jupiter, l'autre à Saturne. Quelques habitants de la campagne y venaient encore secrètement adorer ces faux dieux. Domitien, dési- gnant ces édifices profanes, s'écria : Si j'ai dit vrai, que ces temples s'écroulent ! Aussitôt survint un orage épouvantable, les temples frappés de la foudre s'écroulèrent et couvrirent la terre de leurs débris ! ! ! « Latinus converti fit de riches concessions à la maison reli- gieuse de Domitien. Il la dota entr'autres d'une terre à Aran- daz et d'un vignoble situé dans un de ses domaines, à Vaux. Le bienheureux Domitien rendit son ame à Dieu dans un âge avancé, laissant, dans le couvent qu'il avait fondé, vingt- cinq Religieux. » Quelque respectables que soient l'origine et l'antiquité de celte légende, on doit reconnaître qu'elle est empreinte de l'amplification et de l'inexactitude de son dernier rédacteur. La vallée de Sainl-Ramberl ne pouvait pas être un lieu désert.