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212 EXCURSION DANS LE MIDI. rien. En fait de démonstrations absurdes et folles, on peut dire qu'ils sont manche à manche. Puissent-ils en rester là toujours, aussi bien dans le nord que dans le midi ! Pour en revenir à la promenade Bonaparte, elle n'a re- pris son ancien nom qu'en 1833, après la révolution de Juillet. On rétablit alors la colonne et le buste de Napo- léon qu'on y voit aujourd'hui (1). Mais celte restauration ne se fil pas sans qu'il n'éclatât de violentes oppositions au sein même de la commune. Les scrupules politiques passèrent bientôt de la mairie dans les comptoirs et les salons de la ville, c'est ce que nous ap- prit M. J. M..., notre complaisant cicérone. De très honnêtes bourgeois, nous dit-il, les Spartacus de la Restauration, mais Spartacus essentiellement méticuleux et pusillanimes, s'étaient persuadés que Marseille courrait les plus grands dangers le jour où des maçons, la truelle à la main, s'enviendraient replacer sur ses vieilles assises, la colonne des castagniers(i).hes légitimistes, gens plus avisés, criaient tout haut quelaRévolution avait peur de son ombre.Le commerce qui, généralement et à son insu, subordonne ses idées politiques à des pensées de lucre, craignait qu'il n'y eut au bout de tout cela une guerre maritime avec l'em- bargo sur ses navires. On ne raisonnait pas mieux à Paris, en 1840, lorsqu'il (1) Les Marseillais auraient pu — disons mieux— les Marseillais auraient dà compléter cet acte