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EXCURSION DANS LE MIDI. 239 étudier, c'est l'ensemble, c'est la masse de ces aggloméra- tions de bois, de pierres et d'hommes, où viennent se con- centrer le commerce , l'industrie et les arts, les jalousies de métier, les rivalités politiques et municipales, les vices, le luxe, la misère, tout ce que l'on est convenu d'appeler la civilisation moderne. Je ne sais qui a dit que les mœurs d'une ville étaient écrites sur ses murs. Cela est vrai. Les villes, comme les hommes ont une physionomie qui leur est propre. Sur ces visages de pierre, tous les traits ont leur signification, et ils pourraient être soumis à des re- cherches et à des investigations, d'après Galle et Lavater. Voilà mon système, ce système, à part tout amour-pro- pre d'auteur, me semble conforme à la véritable science du tourisme, aussi bien qu'à la satisfaction intime du voya- geur ; je l'avais appliqué à la ville d'Avignon, je l'appliquai également à Marseille. C'est pourquoi, le premier jour de notre arrivée , nous nous dirigeâmes tout droit, en sortant de l'hôtel, vers le cours et la promenade Bonaparte. L'ancien chef d'une honorable maison decommerce de Mar- seille, M. Jh. M...., auprès duquel j'avais eu des lettres de recommandation, avait bien voulu nous prendre dans sa voiture ; car il avait beaucoup plu pendant la nuit, et, pour le jour, le temps menaçait d'un gros orage; ce qui prouve, en passant, que le beau ciel bleu de la Provence est quelquefois très noir. La promenade Bonaparte est une haute colline qui com- mence où finit le cours du même nom. On s'y rend par la rue Paradis, une des plus agréables et des plus ani- mées de Marseille. Si l'on en croit les archéologues de céans, sous cette rue Paradis aurait été la sépulture des premiers habitants de la colonie phocéenne convertis à la foi du Christ. Tout près de là est une autre rue historique, dont le nom moderne Sylvabelle, d'étymologie latine, indi- querait qu'elle a été construite sur l'emplacement de ce