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228 DE L'ÉTAT ACTUEL DE LA PHILOSOPHIE l'exposé de sa propre doctrine, l'auteur tombe dans un excès contraire à celui qu'il a signalé avec tant de bonheur : il croit que c'est uniquement de la volonté divine et de l'autorité po- sitive du dogme chrétien dans sa forme orthodoxe que peuvent être déduits les principes sur lesquels doit se fonder l'État. Il y a là certainement quelqu'analogie avec la doctrine posi- tive et historique de Schelling ; car ce philosophe aussi compte la révélation parmi les sources où doit puiser la véritable philosophie. Et c'est ce qui fait comprendre comment Slhal a pu se considérer lui-même et être considéré généralement pendant longtemps comme un disciple du nouveau Schelling. Mais 11 y a aussi, entre la doctrine de Schelling et celle de Sthal, cette immense différence que le philosophe est bien loin de vouloir comme le jurisconsulte accepter l'idée ortho- doxe dans toute sa rigueur. Cette circonstance, jointe à la répugnance que nous connaissons à Schelling de s'expliquer publiquement sur sa doctrine, et à l'aversion qu'il a pour tous ceux qui transforment en dogmes esotériques les prin- cipes qu'il préfère tenir cachés, fera comprendre comment Sthal, qui dans l'origine s'est rattaché explicitement à Schel- ling, a pu être complètement désavoué par ce dernier. Quoi- qu'il en soit de la parenté plus ou moins grande des deux systèmes en question, ce qui est certain, c'est que Sthal, par- tant de principes analogues à ceux de Schelling, représente une vive réaction contre le hégélianisme, et prend vigoureu- sement en main la défense de la liberté humaine et de la personnalité divine, en opposition au panthéisme et à l'a- priorisme de la spéculation absolue. La Philosophie du droit écrite du point de vue historique est, du reste, un livre digne de l'attention générale dont il est devenu l'objet. Plus récemment encore, Sthal s'est distingué par une pu- blication également importante sur une question dont notre époque semble plus particulièrement prédestinée à rechercher