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LA BlîKSSE CUAL0NNA1SE. 197
plus fertile, non seulement parce que la culture y a amené
une plus grande quantité d'humus, mais aussi parce que l'é-
lément argileux, base des terres de cette contrée, diminue
à mesure que l'on s'éloigne de la Dombes. Ainsi, le plateau
de la Dombes est stérile, la Bresse est bonne, la Bresse cha-
lonnaise est excellente, et cette progression des qualités du
sol est en sens inverse du nombre des étangs. L'arrondis-
sement de Louhans offre moins de surfaces inondées que
celui de Bourg; celui de Bourg est incomparablement moins
riche, en ce genre, que l'arrondissement de Trévoux. Dans
les environs de Bourg, aussi, l'on engraisse un nombre in-
finiment moins grand de volailles que dans ceux de Louhans,
ou ce genre d'industrie est poussé au plus haut degré.
De même qu'il n'y a, sur cette terre, nulle félicité sans
mélange, de même aussi, il semble que le ciel veuille sans
cesse nous faire expier, par un péril, la beauté d'un terri-
toire et l'ombreuse végétation qui l'abrite. — Triste con-
dition des choses terrestres! Les pays situés au faîte des mon-
tagnes ont, en partage, l'air le plus salubre et le plus pur;
mais cet air est trop vif pour nos organes, il exalte trop la
vie, il dispose l'homme aux affections de poitrine; les arbres,
en ces pays, sont rares et grêles, le sol manque souvent
de fertilité. Dans les contrées de plaines, au contraire, les
brises soufflent lourdes et humides, chargées de miasmes,
elles débilitent l'indigène, et le prédisposent aux fièvres in-
termittentes; la végétation, dans ces contrées, est admira-
blement opulente et luxuriante, exubérante même; la terre
est merveilleusement féconde. — Que l'on vienne crier contre
les moyens-termes, en présence de ces faits ! N'est-il pas
clair que le pays le plts agréable et le meilleur à habiter,
pour qui peut choisir sa tente et son aire ici-bas, est ce-
lui qui, s'étendant au pied et à la naissance des montagnes,
participe aux qualités des zones montueuses et des zones