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138 DE L'ÉTAT ACTUEL DE LA PHILOSOPHIE un résumé de la première de ces sciences, de la plus difficile d'entre toutes, de la métaphysique. Nous ne poursuivrons pas ce travail qui ne peut se comparer qu'à la logique de Hegel, h travers les phases variées par lesquelles il fait passer Vidée du néant pour en déduire en dernier lieu les richesses de l'idée de l'esprit. Nous ne rapporterons pas la longue série de catégories qui déroulent sous les yeux du lecteur l'enchaî- nement de leurs nœuds arlistement combinés. Contentons- nous de dire qu'à côté du néant, George admet encore l'idée de l'être, non pas comme développement de celle du néant, mais comme création spontanée de notre esprit, produite en vertu de certaines lois qui nous forcent de passer incessam- ment du contraire au contraire. Ajoutons aussi que grâce, à ce double point de départ, l'auteur parvient à déduire ses catégories d'une manière analogue à celle de'Hègel, Le seul aspect de cette série nombreuse d'idées générales rangées dans un ordre méthodique, et développées dans un système de neuf catégories principales qui se subdivisent chacune en un petit système de neuf catégories subordonnées, montre combien l'auteur a mûri ses combinaisons métaphysiques, et combien il a dû réfléchir profondément pour arriver à ces classifica- tions souvent ingénieuses, toujours subtiles. A part ce tribut d'admiration logique qu'on est forcé de payer au soin scrupuleux et scolastique dont le travail de George fait preuve, ce système est-il, par les idées qu'il ex- pose, supérieur au système hégélien ? Nous le croyons. Non pas il est vrai qu'il ne soit pas entaché de la prétention hé- gélienne à l'apriori. Sous ce rapport, George se trouve abso- lument sur le même terrain que son illustre prédécesseur, et ne le surpasse que par des divisions encore plus métho- diques et par le nombre beaucoup plus considérable d'idées aprioriques qu'il nous donnera, si jamais il consent à publier le résumé de toute sa philosophie. Nous avons dit déjà plus