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                        EN ALLEMAGNE.                        121
 Hegel mieux que personne, se sont divisés entre eux sur les
 points les plus importants de la doctrine qu'ils veulent défen-
 dre , et sur les développements qu'il est nécessaire de lui
 donner.
    LA DROITE HÉGÉLIENNE a toujours protesté avec énergie
 contre ceux qui, rejetant les idées ordinaires du théisme et
 d'immortalité, et s'attaquant sans réserve à la doctrine reçue
dans l'Eglise chrétienne, lui semblaient mettre un abîme en-
 tre deux degrés du développement de la conscience humaine ,
différents quant à leur forme, mais non quant à leur essence,
entre la conscience du penseur vulgaire ou la conscience pu-
rement réfléchie el la conscience spéculative. Hegel avait
émis le principe que tout ce qui est réel est rationnel, et tout
ce qui est rationnel est réel. Appliquant de préférence la pre-
mière partie de cet axiome de l'école, les partisans de la droite
se complaisent dans l'idée que la conscience purement réflé-
chie en tant que réelle doit aussi être rationnelle; ils s'effor-
cent donc de montrer que les religions existantes sont loin
d'être contraires à la raison, et que les mystères du sentiment
religieux vus à la lumière de la spéculation hégélienne sont
identiques aux pensées fondamentales de ce système. Ils pren-
nent noblement à tâche de défendre franchement la transcen-
dance de Dieu et la permanence éternelle de l'individualité
humaine; ils essayent en môme temps de construire philoso-
phiquement les formules principales de l'orthodoxie chré-
tienne sur la base du développement logique de la notion. Il
y a là, évidemment, un curieux mélange de vérités et d'er-
reurs : un sentiment bien vif de ce qui est essentiel à la foi de
l'humanité, à côté d'un attachement exagéré à des formes re-
ligieuses qui ne sont plus de notre temps; une foule d'inten-
tions louables à moitié défigurées par une confiance sans bor-
nes dans la puissance d'une philosophie essentiellement con-
 traire non seulement à l'orthodoxie, mais même au théjsme;