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100                             BIBLIOGRAPHIE.

Néron et d'un quinaire de Commode, en o r ; les bijoux se composent de plu-
sieurs colliers et de différents bracelets ornés de pierres et de médailles ; il en
est une à l'effigie de Commode et l'autre à celle de Crispine,            sa femme.
Elles sont d'une parfaite conservation et à fleur de coin, comme les appellent les
numismates. 11 y a deux anneaux en or, dont l'un porte trois émeraudes et
l'autre une inscription gravée en creux ainsi conçue ;

                                      VENEE.I
                                    ET TYTELE
                                      VOTVM.

  Celte précieuse et importante découverte pourrait provenir, d'après M . Co-
marmond, d'un dépôt confié à la terre par quelque puissante dame lyonnaise
qui, attachée au parti d'Albin, aura cru devoir, avant de se soustraire à la
vengeance du vainqueur Septime Sévère, mettre en réserve pour de meilleurs
jours une partie de sa fortune et de ses plus riches atours. Les Religieux qui,
dix-sept siècles plus tard, sont devenus possesseurs de ce trésor, après en avoir
refusé les offres les plus avantageuses, en ont fait, dans un sentiment tout pa-
triotique, généreusement don au Musée archéologique de notre ville. A son
conservateur, M . Comarmond, il appartenait en effet de donner une description
détaillée de ces bijoux, et il vient de le faire dans une brochure in-4° de 48
pages, suivie de quatre planches qui nous donnent une reproduction très fidèle
des 34 objets dont se compose cette intéressante trouvaille. Nous féliciterons
sincèrement, avec M. Comarmond, sur l'exactitude de leur consciencieux tra-
vail, M M . Dubouchet, Chevron et Deschaux, élèves de notre Ecole des beaux
arts et qui font honneur à leur habile maître, M. Vibert.
   Nous devons dire que M. Comarmond s'est mépris sur le sens du mot TUTELE
qui se trouve à l'un des anneaux. Il en fait une déesse spéciale à la navigation.
S'il eût ouvert seulement l'ouvrage de Forcellini, Tntius lalinilalis      Lexicon, il
eût trouvé une citation de saint Jérôme qui lève tous les doutes. En effet, il
y est dit : Dans chaque maison, dans chaque île de la cité (Rome), on avait des
cierges et des flambeaux allumés en l'honneur de la déesse l'utela, qu'on ap-
pelait de ce nom, parce qu'elle était préposée à la garde, à la tutelle des
habitants, et l'on ne pouvait ni entrer ni sortir sans être rappelé à cette vieille
superstition qui s'adressait à un simulacre impuissant (1).



   (1} Ipsa Roma, orbis domina) in singulis insuiis domîbusquo Tutelae simulacmm   ceicis
vcneians ac lucernis, quam ad tuitionem aedium isto appellant nomine, ut tam mirantes
ijuam cxcuntes domos suas inoUti semper commoncantnr erroris. S. Hicron. COMMENT. ] \ r
ISAI.p. 418.