Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
426                     LA REVUE LYONNAISE

la ville de Lyon, » avait dit aussi : « Les accidents sont divers qui
peuvent transporter ou supprimer, voire du tout destruire les contrats
les plus authentiques, comme cela se voit, bien souvent, et mesme
qu'il est arrivé en nostre ville de Lyon, presque quasi de nostre
temps, un ravage qui a ravagé les plus remarquables archives et a
esteint la mémoire de beaucoup de choses des plus célèbres qui se
soient passées en ceste tant illustre ville et spécialement pour l'ec-
clésiastique. C'est cette funeste prise de la ville par la violence
extraordinaire des religionnaires qui ne sont pas contentés de faire
esclater leur rage sur la chair et le sang baptisé, au nom de Jésus-
Christ, en la vraye Église, ains, se sont monstrueusement ruez sur
les choses insensibles mesmes, sur les temples et les pierres, sans
raison, ont fouillé dans les archives et ce qu'ils dévoient tenir de plus
cher, ils ont bruslé les vieux mémoriaux de beaucoup de choses
dignes de.remarque, et est cause que je ne te peux, amy lecteur,
asseurer, précisément, la fondation de beaucoup d'églises... »
    Le Chapitre ne négligea rien pour recouvrer les anciens titres qui
n'avaient pas été détruits par les protestants; ainsi, dès le 3 janvier
 1564, il envoya François du Soleil, salliciteur de l'Église, au
 château de Chalmazel, en Forez, pour y recevoir tous les titres que
les comtes de Lyon étaient parvenus à y transporter, lors de leur
fuite.
    En 1598, tous les titres n'étaient pas encore rentrés. Le 20 février
 de cette année, Madeleine de Grimo, mère et tutrice des enfants de
feu Odet Croppet, remit au Chapitre des titres et papiers de l'église
trouvés dans les papiers du défunt. En 1597, on recouvra aussi des
 titres chez Antoine Laurencin, secrétaire de l'église, et chez Léger
 de Villesavoye, chevalier, morts, tous deux, avant d'avoir pu rendre
ces actes qu'ils avaient empruntés. Le Chapitre pensant, avec raison,
que ces emprunts pouvaient être très préjudiciables aux archives,
ordonne, le 19 janvier 1602, « que la porte des archives sera fermée
à deux clefs données, l'une, à M. de Crémeaux, précenteur, et l'autre
 à M. Le Chantre, lesquels sont commis pour communiquer les titres,
 sans pouvoir en distraire ou sortir sans l'ordre du Chapitre. »
     En 1605, le Chapitre constata que les inventaires dressés jusqu'à-