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                         LES PAGANI ET LES PAGAN                            449

d'Azon d'Esté, les Bolonais maîtres d'Imola (1272). Il fut podestat
d'Imola pendant un an.
                                V
    Mainardo Pagano, héritier et successeur de Pierre Pagano, était
comte de Posterla et de Suzinana, seigneur d'Imola, de Forli, de
Faenza et de Césène. Il guerroya toute sa vie. Chassé de Faenza
par les Guelfes (1290), Mainardo y rentra victorieux, et fut acclamé
capitaine du peuple. En 1292, s'étant ligué avec son parent Alidosio,
il s'empara de la ville d'Imola, qui était retombée au pouvoir des
Bolonais. Depuis cette époque, la famille d'Alidosio maintint son
autorité à Imola jusqu'en 1424. (1)
   Le Dante n'aimait pas Mainardo, aussi dans son Enfer, chant
27, (2) le poète, déplorant les malheurs de la Romagne, s'écrie :
             La cité du Laraone et celle du Santerne
             Ont pour chef le lion à la blanche caverne
             Qui change de parti de l'hiver à l'été.

   Faenza s'élève près du fleuve Lamone, comme Imola sur les
bords du Santerne, et, parce que Mainardo était tantôt guelfe et
tantôt gibelin, suivant les circonstances favorables, le Dante ne par-
donne pas ces changements de parti au lion « à la blanche caverne, »
allusion aux armes de Mainardo, qui sont : D'argent au lion
d'azur. (3) Dans son Purgatoire (chant 14), le poète arrivé au
cercle des envieux y rencontre Guido del Duca de Brettinoro, qui
passe en revue les grandes familles de la Toscane et de la Romagne,
et Guido de dire :
             Les Pagani pourront bien mériter peut-être,
             Quand on verra leur Diable au tombeau disparaître.
             Mais leurs noms ne seront jamais tout à fait purs.


  (1) Voy. Généalogies historiques, Paris, Giffart, 1736. Tome II, page 533.
  (2) L'Enfer du Dante, traduit en vers par Louis Ratisbonne. Paris, Michel Lévy,
1854. — Le Purgatoire, ibid., 1856.
  (3) Comme rapprochement curieux, M. Raffaele Parisi nous fait remarquer
que Pagano délia Torre, fondateur de la maison délia Torre, de Milan,; avait
vexillum cum leone.
           N° 60. — Décembre 1885.                                   29