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               LA « SEMAINE » DE CHRISTOPHLE DE GAMON                             185
  Plus loin, après avoir parlé d'une fontaine prétendue venimeuse
de Peros en Languedoc, il ajoute :
               Je tay du Vivarets les ondes sulfurées, (1)
               Du rocheux Perigort les sources dezirées
               Les bains chauds de Vichy et les flots exaltez
               Des sourcils du Mont-d'Or de neges argentez.
               L'Auvergne porte Abein, le Quercy Cransac donne,
               Languedoc Baleruc, le Bassigni Bourbonne,
               Bourbonne de qui l'eau, par son chaud véhément,
               Les brèches de santé répare impunément,
               Vainq tous maux de froideur, guerist le sciatique.
               L'ulcéré, le galeux, le chancreux, l'hydropique.
               Aux maux des Nivernois Pongues donne secours.

  Il célèbre ces eaux bienfaisantes avec l'enthousiasme d'un malade
qui en a souvent fait usage :
               O bains, ô rares biens, eaux mixtes, minérales,
               Prezents toujours prezents, sources rnédecinales
               Promt et commun bon-heur, salut non acheté,
               Médecins naturels, fontaines de santé

   Il les préfère à la terre, puis, réflexion faite, il trouve que la terre
est encore plus utile que les eaux et chante longuement ses louanges.
Il nous montre, — ce qui était encore fort contesté alors, — la terre
ronde.
              Mais bien que ronde en soy, bien que pendue ez airs,
              Ta main luy sert de baze, Ouvrier de l'Univers,
              Afin qu'elle en seurté serve, nourrisse, enfante
              Les mortels comme mère et nourrice et servante.
              L'eau s'esleve en brouillas, en neiges s'espaissist,


   (1) Le poète avait dû visiter les eaux de Saint-Georges-les-Bains, dans le canton
de Lavoulte, les seules eaux sulfureuses, anciennement connues du Vivarais.
D'autres sources sulfureuses ont été découvertes dans ces derniers temps, à l'autre
bout du département de l'Ardèche, c'est-à-dire à Saint-Mélany et à Malarce. Le
lieutenant d'artillerie Bonaparte, lorsqu'il était en garnison à Valence, allait quel-
quefois passer la journée du dimanche à Saint-Georges-les-Bains.