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412 LA REVUE LYONNAISE coup n'était autre chose que le talent heureux de savoir parler assez bien le latin, une des plus riches et des plus belles langues que les hommes aient jamais parlées et que l'Université de France, ainsi que toutes les Académies du monde savant, regarde avec raison comme un des objets les plus importants de l'enseignement, le latin, connu depuis Calcuta et Batavia jusqu'à Saint-Pétersbourg, Casan, T o - bolsk et même Pékin (on voit que notre auteur connaît sa géogra- phie), et c'est en parlant latin à des seigneurs ou à des curés russes, {Pope ne sérait-il pas ici le terme propre?) que mon frère obtint pour lui et ses camarades toutes les choses nécessaires à la vie. Aussi, en récompense, reçut-il de nos braves le beau surnom d'Aris- tippe français. » Aristippe ? Dieu du ciel ! rien que pour avoir su réciter quelques bribes de latin ! Mais, au fait, quels rapports, quelle comparaison pouvait-on établir entre ce soldat prisonnier en Russie et le joyeux disciple de Socrate qui lui, certainement, n'avait jamais su parler latin ? La passion de Mazoyer pour l'idiome du Latium, son talent, sa facilité réelle à s'exprimer dans cette langue lui firent publier, en 1848, en pleine excitation politique, un poème en vers hexamètres, dédié à ... je vous le donne en cent!... dédié « à Lugdus, vrai fon- dateur de Lyon ! » « Lugdo, Lugduni conditori, ab aniciensi Mazoyer, emendatore typographo et baccalaureo, dicatum, ut Elysiis typographiae lugdu- nensis saluti consulat amator ille scientiarum et artium fautorquè studiosissimus. Protinus, 0 Musœ ! deponite gaudia vestra, Et conjungentes paulisper tristia mecum, Optima Lugduno doctrina quod exiit urbe, Vos, quacso, célébrera Lugdum solvere jubete Primum deinde meo tenui bene carminé dici Lugduni, qui graphio sua mcenia fixit arense Esse futura brevi multa florentia merce, Artibus ingenuis, opéra, cultuque Minervae...