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                              LA
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   Quarante ans après le P. Jacob, Guichenon, un parent du célèbre
historien, a avancé que, après la mort du prélat, sa bibliothèque fut
estimée à plus de 80,000 livres. En 1812, M. Delandine consacra à
cette collection, dans son catalogue raisonné de la bibliothèque de
Lyon, les lignes suivantes : « En 1693, Camille de Neufville réunit
par son testament les livres qu'il possédait à ceux dont les citoyens
avaient la jouissance. Heureusement, au moment du siège, un assez
grand nombre de ces volumes avait été transporté dans un local
particulier, hors des premières atteintes des boulets, et on les a
trouvés intacts. » M. Péricaud aîné a dit, dans une notice sur l'ar-
chevêque, publiée en 1829 : « Si, à l'époque où le P. Jacob donna
son Traité, Camille possédait près de quatre mille volumes, il est
à présumer que ce prélat, qui vécut encore presque un demi siècle,
dut au moins tripler sa bibliothèque, car il en est des bibliophiles
comme des avares : Crescit amor librorum, quantum ipsa bibliotheca
crescit. Elle devait être fort considérable, puisque, après sa mort,
elle fut estimée, si l'on en croit Guichenon, plus de 80,000 fr. »
   Enfin, M. Monfalcon a cité la bibliothèque de l'archevêque de
Villeroy, dans son histoire si imparfaite de Lyon. « La bibliothèque
des Jésuites, » dit-il, « s'enrichit, dans le temps où Ménestrier en
était le conservateur, de celle de l'archevêque de Lyon. C'était un
présent assez considérable. Ce savant prélat aimait les livres, et était
as^ez riche pour satisfaire son noble goût. Il se donna, à grands frais,
une collection des éditions les meilleures, en grand format, des
pères de l'Église, des conciles, des bibles polyglottes, des théolo-
giens ; s'attacha à se procurer de beaux exemplaires, et les fit relier
solidement, en maroquin. Ses armes sont empreintes en or, sur le
plat. L'excellent archevêque ne voulut pas que ses livres chéris fus-
sent dispersés après sa mort, et, afin qu'ils fussent conservés à tou-
jours avec le soin qu'ils méritaient, il les légua aux Jésuites du col-


Si c'était à Lyon, votre ville aurait possédé au XVIIe siècle des artistes aussi habiles
que les relieurs parisiens auxquels on attribue (trop généreusement peut-être)
toutes les belles reliures du xvn e siècle. C'est là un point à examiner, et je vous
recommande les anciens relieurs lyonnais. »